(ft. frasco) — i see the loser found his place

Foutue connerie.

C'est les mots qui t'sont venus, quand t'as lu ces mots sur ton compte. Un rendez-vous idiot, parce qu'apparemment du con à des choses à dire. Bordel, ça va faire combien d'temps ?

T'en as pas la moindre idée. T'y as pas réfléchis depuis des mois. T'as pas eu envie d'y penser, en vrai. Pas du tout, jamais. Un soupir, alors qu'tes doigts tapotent un message pour ton thérapeute, parce que t'en as besoin. Dis-moi, si je me jetes du haut d'un pont pour éviter de voir un ancien pote, c'est considéré comme "éviter ses sentiments" ou pas ?

T'as pas eu une réponse, t'as eu un appel, ce qui t'as fais rire comme un con, tout seul dans ton appart. C'est une réponse, en soit. Qu'il t'demande t'es sûr que ça va, c'est qui, où, quand, comment, pourquoi tu poses des questions stupides dans ce genre, et qu'il va t'proposer un rendez-vous dès le lendemain. Bah bien sûr.

T'as pas envie.

Tu vas pas t'mentir à toi-même, t'as foutrement pas envie d'aller l'voir. Tu sais pas c'qu'il veut, tu sais pas pourquoi il s'est pas démerdé pour t'le dire par message au lieu de devoir le voir en face, et ça t'fait bien chier.

Alors tu finis la bouteille sur la table basse alors que tu lèves ton cul du canapé sur lequel tu t'es endormi comme un idiot la nuit dernière. T'enfiles vite fait une chemise à carreaux au dessus du haut noir dans lequel tu t'es endormi, une petite caresse sur le dos de bébé Artur, puis un bisou sur sa petite tête. "I'll be back soon, babes. Don't worry, just go back to sleep." Il t'fait un petit remix ronronnement/miaulement qui te fait sourire, et t'attrapes tes clés.

Ferme la porte à clé.
Entre dans ta caisse.
On met l'moteur, et ça y va.

C'est au pub que tu t'retrouves, presque une demi-heure avant le rendez-vous. T'as tes écouteurs enfoncés dans tes oreilles, tu regardes ton téléphone sans faire attention à rien autour, sauf au type qui t'emmène ta bière à qui tu fais un clin d'oeil de remerciement, et t'attends. Comme un con, t'attends pour cette espèce d'enflure que t'appelais ami avant.

Et putain ça t'fous mal d'avouer qu'il te manque, quand même.

Tu relèves les yeux à chaque fois qu'quelqu'un passe, juste au cas où ce soit lui. Et puis, quand t'es prêt à juste te relever et à t'barrer, parce qu'en vrai t'as autre chose à foutre qu'attendre Rosario, tu l'aperçois.

"Being on time, does that ever fucking happen with you?" Le culot, connard, ça fait même pas une minute de r'tard. Si tu te pointais pas trente minutes à l'avance, aussi. Ton visage il a presque immédiatement changé, du calme à la tempête. Sourcils froncés, regard noir, p'tain si un regard pouvait tuer. T'as toujours la rage.

Tu tapotes sur le dos de ton téléphone, envie qui te démange d'en parler à la seule personne qui t'écoute. Mais t'as fais l'chemin pour l'écouter, peu importe c'qu'il veut, alors tu poses ta main sur la table, et t'essayes de t'en empêcher.

"So what the fuck do you want?" Sourcils qui se haussent, t'as ce putain d'air de p'tit prince hautain. Papa s'rait fier. "Let me guess. You were wrong, Oscar is an absolute cunt, and you came to get on your knees and beg me to tell Six you're not that much of a moron? That'd be the best possible scenario here. If it's anything else however, I have no clue why you would've think I'd care."

Bordel, t'es un con quand tu veux.