this is our story (alrich #3)

ㅡ Je dois m'en aller, je ne sais pas si je vais revenir, occupes-toi du club ce soir. A peine arrivé qu'il s'en allait déjà. Laissant son club à son portier, plus proche associé. Le seul à qui il peut laisser le club en toute tranquillité. L'espagnol n'a pas pour habitude de quitter le boulot comme il le faisait ce soir. Mais il sentait que s'il ne rattrapait pas le coup  ce soir avec son inconnu, il le perdrait à tout jamais. Prit un peu de temps pour se préparer dans son bureau, petit coup de peigne dans ses cheveux, du parfum. Termina par se regarder dans un miroire, se demandant bien ce qu'il allait pouvoir lui dire. Il n'en avait aucune idée, mais n'allait pas se défiler. Regarda une dernière fois l'adresse et s'y rendit, connaissant les rues de New York par coeur. Aurait pu y aller en voiture, mais aurait surement prit pus de temps avec le trafic. Puis prendre l'air ne pouvait que lui faire du bien, avant de se retrouver face à cet homme qui lui fait perdre la tête. Jamais n'aurait quitté le boulot pour quelqu'un. Jamais n'aurait donné la carte de sa chambre à un inconnu. Et jamais, ne courrerait derrière quelqu'un comme il le fit avec le blond. Petits coups donnés à la porte pour faire acte de sa présence, souffla un bon coup. Il commençait à stresser, chose qui ne lui ressemblait pas. Lorsque la porte s'ouvrit, son coeur sursauta de l'intérieur. Plus il le voyait, et plus il le trouvait beau. Les yeux pétillants, un sourire bête sur le visage, il lui demanda. ㅡ Je peux entrer ? Se trouvait stupide de poser la question. Ne l'aurait jamais fais auparavant. Mais avec le blond, même s'il lui montrait qu'il lui plaisait, qu'il pouvait lui faire du rentre dedans, le brun restait tout de même plutôt calme, et légèrement sur la réserve.

Ulrich n’arrivait pas à comprendre pourquoi ça l’embêtait autant qu’Alvaro fréquente ou même couche avec d’autres personnes. Il posait l’index au bon endroit en le soupçonnant d’être jaloux, et le concerné savait qu’il avait peut-être trop fait patienter son homologue, jouant sans cesse avec ce que son désir pouvait le pousser à dire ou à faire. C’était plus fort que lui. À force de se faire courtiser, il a fini par y prendre goût. Et désormais, il en payait les pots cassés. Situation qui aurait sans doute pu être évitée si Ulrich avait accordé un peu plus de considération à l’égard de son suivi psychologique. Mais non, tant plus passionnant c’était de penser que son indifférence suffirait les besoins de celui qui avait déjà passé les deux dernières semaines à lui courir après. Ulrich avait fait une grosse erreur en le laissant s’immiscer aussi intimement dans sa vie et dans le royaume de son cœur. En plus d’être un garçon, Alvaro n’était pas quelqu’un avec qui il se voyait finir sa vie. Pourtant, le blond avait terriblement envie de le revoir, et sans qu’il puisse expliquer pourquoi, ni comment, il lui avait officiellement offert les clés de sa routine en cette froide fin de soirée du mois de janvier, une quarantaine de minutes après qu’il ait eut le malheur de le surprendre mélanger ses draps avec ceux de quelqu’un d’autre. Au fond, Ulrich savait pourquoi il était aussi jaloux : il aurait sans doute préféré que ça soit lui – mais il était beaucoup trop couard pour oser faire le premier pas, surtout maintenant que la lumière était mise sur les intentions du brun : coucher avec. Le garçon savait qu’il finirait par s’y attacher : c’était comme ça à chaque fois qu’il fréquentait un nouveau garçon. Ulrich avait une immesurable fringale d’engagement masculin, qu’il veuille l’admettre, ou non. Quand le coup résonne enfin contre sa porte, le blond se lève du canapé et patiente quelque secondes devant l’immensité du rectangle en bois, les phalanges enroulées autour de sa poignée. Il avait encore le temps de tout oublier si c’est vraiment ce qu’il voulait. – Non, je t’ai donné mon adresse juste pour pouvoir te regarder patienter sur mon palier, il savait qu’Alvaro essayait simplement d’être poli, mais le néerlandais ne pouvait s’en empêcher. En plus d’être évident, il avait toujours la scène à laquelle il avait assisté plus tôt dans la soirée coincé  dans le fond de sa cavité, chose qui le rendait encore plus insupportable que d’habitude. Pourtant, il avait envie de le voir, et Ulrich était content qu’il soit venu, mais il n'arrivait pas à faire l'impasse sur ses sentiments. Voulait que le brun paie pour l'avoir fait se sentir aussi unique. – Oui, tu peux entrer, le plus jeune lui confirme finalement en se poussant, lisant l'incompréhension sur les traits de son visage qui le rendaient presque autant, si ce n'est plus confus. S'il ne sait pas exactement par où commencer, les réflexions lui viennent sans qu'il n'ait à les chercher au moment où ses opales croisent sa silhouette à l'intérieur de sa demeure. Il n'avait jamais invité personne ici, seulement ses amis et sa famille. – Tu fais ça souvent ?

Ulrich avait réussi à attirer l'attention d'Alvaro, chose rare. Il en était arrivé à un point dans sa vie où les gens étaient ceux qui courraient après lui et non l'inverse. Il aimait être désiré et se savoir voulu par du monde. Hommes comme femmes. Rares étaient ceux qui lui résistaient, sans compter les hétéro. Mais le pilote ne lui semblait pas être totalement indifférent ou inintéressé. Après tout, il lui avait envoyé un message et il était venu chez lui. Le jeune homme semblait même plutôt embêté, pour ne pas dire jaloux, de l'avoir surpris avec une autre personne. Et sans même savoir pourquoi, l'espagnol était lui-même emmerdé qu'il le prenne de la sorte. Etre vu ne le dérangeait pas. Mais voir qu'il était sur le point de perdre l'attention du blond à cause de ce coup le faisait chier, oui. Alors il lâcha son club le temps d'une nuit pour aller le voir, se rattraper et peut-être enfin comprendre ce qu'il veut. Ne comprenant pas sà qui il avait affaire, car pour une personne inintéressé, il semblait pourtant l'être. Son bel inconnu avait accepté son numéro, la carte de sa chambre, et était revenu à chaque fois vers lui. Ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait négliger. ㅡ Je peux rester ici pour que tu me regardes si tu veux, oui. L'envie de lui parler était présente, mais encore une fois, il ne voulait pas trop lui rentrer dedans. Il ne voulait pas être la cause d'un futur déménagement. ㅡ Merci. et lui offrit un sourire, tout en entrant dans son antre. Découvrant le logement du pilote. Différent de sa suite d'hôtel. Tout en n'osant pas trop entrer, il préféra rester sur le seuil de l'entrée pour le suivre. Le laisser le guider et choisir où il venait l'amener. ㅡ Faire quoi ? L'espagnol posa alors son regard dans celui du blond. Ne comprenant réellement pas sa question. Courire après quelqu'un ? Coucher avec n'importe qui ? Lâcher le boulot pour aller voir quelqu'un ? Les choix étaient multiples. Alors qu'ils avaient été proches lors de leur rencontre ou encore au bar, ce soir, Alvaro décidait de laisser un espace entre eux. Laisser venir Ulrich vers à lui s'il le souhaitait. Lui, qui n'avait eu qu'une seule envie : coucher avec, se voyait plutôt patient avec lui. Sans en comprendre les raisons.

Ulrich se penche sérieusement le temps d’un instant sur la question avant d’hocher négativement la tête dans un soupir. Se connaissant, il aurait été capable de laisser Alvaro patienter sur son palier avant d’enfin se décider à le laisser rentrer. Le fait qu’il ait acquiescé au lieu de s’offusquer l’avait pris de court, mais assez agréablement, étonnamment. – Pas la peine, répond-il poliment sans quitter l’entrée pour autant. Les phalanges enfoncés dans le tréfonds de ses poches, Ulrich essaye avec autant de bien que de mal de contenir la rougeur qui menace de s’emparer de ses fossettes. Il a conscience du niveau démesuré d’irrationalité dont il fait preuve, ça l’embête plus qu’il ne le laisse penser. Si les femmes lui ont toujours donné un peu plus de mal que les hommes, c’est une histoire encore autre pour ceux qui ont eu le malheur de toiser sa route et, ou, ses draps. Au fond, le blond ne sait pas exactement ce qu’il veut non plus. Enfin, si. Il sait qu’il veut Alvaro. Mais pour combien de temps ? Plus important encore, sous quelles conditions ? Parce que le brun, en plus d’avoir le faciès lambda du typique playboy new yorkais, avait aussi celui du briseur de cœur, et Ulrich ne voulait pas juste être un nom parmi tant d’autres. Il avait horreur de ça. Est-ce que ça le rendait plus enclin à accepter quelque chose sur le long terme cela dit ? Et bien… pas vraiment, non. Ulrich n’a jamais vendu sa facilité à qui que ce soit. – Tu sais très bien quoi, il soupire avant d’immédiatement reprendre, visiblement impatient lorsqu’il s’agissait d’entendre sa raison, donner ta carte de chambre et attendre que la personne se pointe pour baiser avec quelqu’un d’autre dedans. Nul n’est au besoin d’être un génie, ni de bien connaître Ulrich, pour ressentir toute la rancœur qui l’anime dans ses éclats. Il en plaisante, avec son arrogance habituelle, comme s’il n’en attendait pas moins, de toute manière, mais sa douleur est bien réelle et elle lui piquote le bout des doigts qui tremblent très légèrement, désormais hors de ses poches. – Tu voulais juste coucher avec moi, pas vrai ? demande-t-il soudainement, beaucoup plus bavard depuis qu'il l'avait surpris avec quelqu'un d'autre, comme si ça avait réveillé quelque chose en lui. À croire qu'il était vraiment intéressé, oui.

Alvaro prenait sur lui pour rester le plus calme possible. Tentait de ne pas être réellement lui, de peur de faire fuir son inconnu. Tentait de rester le plus sérieux possible. Ne pas lui sauter dessus et garder une certaine maitrise de sa personne. Toujours premier degré, il ne voyait pas le problème de rester sur le seuil de la porte si c'était ce que souhaitait le blond. Se voyait être capable de presque tout pour attirer, lui, son attention. Bien qu'il l'avait déjà. Seulement l'espagnol ne semblait pas avoir attiré la bonne attention. Il était donc là pour essayer de changer le sens du vent et le faire tourner en sa faveur. Le brun alllait surement mal s'y prendre, n'étant pas habitué à ce genre de choses, mais pour le pilote, il voulait faire cet effort. UJne fois dans la demeure de celui-ci, il observa timidement les lieux, sans pour autant oser y entrer davantage. Pourtant, chez une autre personne, il l'aurait fait. Pas cette fois. Il voulait réellement être invité par le blond afin qu'il ne pense pas qu'il s'immisce chez lui. De son regard, lui fit comprendre que non, il ne savait pas de quoi il parlait. Ou du moins, pas exactement. Qu'il avait besoin de plus d'informations. ㅡ Ah ... ça. Ne pu s'empêcher de sortir un petit rire, qui allait surement être mal interprété, mais c'était sortit tout seul. Se retourna pour couper le contact visuel avec le pilote, feignant de regarder l'autre partie de la salle. En vérité, il réfléchissait à ce qu'il pouvait lui répondre. Autres que ce qu'il avait déjà pu lui dire par messages. Ca allait être compliqué, car il lui avait déjà dit la vérité. Cherchait ses mots, sans savoir quoi dire. Situation inattendue pour Alvaro, qui trouve toujours quelque chose à dire. Quand il l'entendit alors lui dire qu'il voulait coucher avec lui, se retourna d'un coup vers lui et crier. ㅡ Evidemment que je veux coucher avec toi, arrêtes ça ! Comme s'il ne lui avait pas déjà assez fait comprendre. Serra les poings pour se calmer. ㅡ Pardon. N'avait pas voulu s'emporter, mais ne comprenait pas où l'homme voulait en venir en lui disant cela. Se répétait sa phrase dans la tête, jusqu'au moment où il s'arrêta sur le juste. La réponse était-elle là ? Etait-il tombé sur un homme qui ne couchait pas sur demande ? Sans connaitre réellement son partenaire ? ㅡ Qu'est-ce que tu veux Ulrich ? en lui demandant cela, se rapprocha doucement de lui pour étindre cette distance entre eux. ㅡ Tu veux me connaitre ? Tu veux parler ? Son coeur palpitait alors qu'il lui posait cette question. Ne savait pas quelle réponse il souhaitait entendre de la bouche de son inconnu. Pas certain de vouloir trop parler avec lui, ou de se confier sur sa personne. Pourtant, il ne dirait pas non pour en connaitre plus à son sujet. Est-ce si égoïste de demander à quelqu'un quelque chose dont on n'est pas capable de donner en retour ? ㅡ Tu vas me dire que tu ne couches pas avant le énième rendez-vous ? Et cela, il le disait sur un ton très sarcastique. Incapable de lui offrie une telle chose s'il venait à le lui demander.

Le rire d’Alvaro provoque l’effet attendu chez le néerlandais. Était-ce vraiment récurrent à ce point ? Ulrich se sent ridicule d’avoir posé la question, il croise les bras et fronce les sourcils, vexé, tentant de ne pas laisser paraître sa déception. – T’es vraiment le roi des cons. A quoi diable s’attendait-t-il ? A ce que l’espagnol nie, qu’il se mette à genoux et le supplie de le croire quand il affirmerait qu’il n’était pas comme ça et que ça n’était rien de plus qu’un simple malentendu ? Peut-être, au fond. Peut-être, oui. – J’aurai pas dû te donner mon adresse, il soupire avant d’enfoncer son visage dans ses mains et de le débarrasser de toute la saleté qu’Alvaro avait pu lui coller. Il y avait de l’embarras, mais pas que. L’impression de s’être trompé sur toute la ligne aussi. Évidemment qu’il voulait coucher avec lui, ça ne l’étonnait pas. D’une certaine manière, il s’était accroché à l’idée qu’il y aurait peut-être plus que juste le sexe. Mais non, le fils du shérif n’était pas si différent des autres hommes finalement. Alors Ulrich ne répond pas, il reste silencieux, perdu dans ses pensées et dans son étonnement jusqu’à sentir la silhouette de son homologue s’approcher. – Je sais pas, il grogne en le repoussant pour garder un bon mètre de distance entre eux, pas la même chose que toi, j'imagine. La seule chose qu'il savait : c'est qu'il ne voulait pas de ça. La nouvelle idée qui avait émergé de lui ne donnait pas forcément envie au blond d’apprendre à le connaître, il avait également l’impression que ça n’est pas quelque chose qui intéressait particulièrement Alvaro. Comment était-il censé prétendre vouloir du sérieux alors qu’il n’était pas à cent pourcent certain que ça soit vraiment ça ? Le ton avec lequel le brun lui pose sa dernière interrogation l'exaspère. Il prend quelques pas en avant, s’enfonçant dans son salon, dos à lui avant de répondre. – Parle pas à ma place veux-tu ? Parce qu'Alvaro se mettait le doigt dans l'œil s'il pensait vraiment ça. Ulrich était assez grand pour choisir avec qui il voulait jouer et avec qui il ne voulait pas s'éterniser. L'espagnol était dans l'entre deux. – Tu me prends pour qui franchement, une sainte nitouche ? La porte est juste derrière toi si ça te dérange tant que ça.

Le rire d'Alvaro avait été instinct. Il ne se voulait pas méchant. Etait-ce peut-être mêlé au stress, de ne pas savoir quoi lui répondre. Ou du moins, ne pas savoie quoi lui répondre de plus que ce qu'il n'avait déjà pu lui dire. Oui, il l'avait attendu comme un imbécile, jusqu'à ce qu'il tombe sur sa danseuse favorite. N'avait pas réussi à lui dire non. Mais surtout, avait perdu espoir de voir le blond franchir la porte de sa chambre. ㅡ Peut-être bien, oui. II ne voulait pas nier ce fait. Il ne voulait pas se faire passer pour un homme innocent. Et peut-être testait-il aussi Ulrich de la sorte. Ainsi, par la suite, le blond ne pourrait pas dire qu'il n'était pas au courant du caractère du brun. ㅡ Je l'aurais trouvé dans tous les cas.  Se mordit la lèvre, alors qu'il se rendait compte que ce n'était peut-être pas la meilleure des choses à dire. Oui, s'il voulait avoir des informations sur son inconnu, il pouvait les avoir : de par son père ou son autre groupe. Le dire à voix haute n'était tout simplement pas la meilleure des idées, et s'en rendit compte. S'en voulait déjà. Parce qu'il ne voulait pas perdre cette interaction avec l'étranger. Même si celle-ci était plutôt négative pour le moment, il aimait l'idée de pouvoir l'avoir en face. D'être dans sa vie. ㅡ Et qu'est-ce que je veux ? Peut-être que le blond arriverait à l'aider à y voir plus clair dans ses propres intentiions. En effet, lui-même ne savait pas ce qu'il voulait avec le jeune homme. Il était là, chez lui, sans savoir ce qu'il était venu chercher. Sans même savoir avec quoi il voulait repartir. ㅡ A vrai dire ... Fit un pas vers le blond, avant de revenir en arrière. ㅡ J'ai du mal à te comprendre... Ne serait pas ainsi s'il savait l'homme interessé. Mais celui-ci lui montrait tout le contraire. ㅡ Si tu ne veux plus me revoir, dis-le moi. Maintenant. marqua une pause pour lui montrer le sérieux de ses paroles. ㅡ Je partirais et tu ne me reverras plus. Il ne se voulait pas dramatique. Mais ne voulait pas courir après un homme réellement désinteressé. Qu'il ne sache pas où il en est, ou ce qu'il veut, ne le dérange pas. Mais ne veut pas être un jeux pour un hétérosexuel.

Le blond apprécie son honnêteté, même si dans ce cas de figure, il aurait peut-être été plus judicieux pour lui de rester silencieux ou au moins de se faire petit. Ulrich n’a pas besoin de sa confirmation pour appuyer ses dires, il avait rarement tort, et même si c’était le cas, il ne l’avouait de toute manière pas. C’est surtout sa personne qu’il essayait de faire réagir en disant cela. Parce qu’Álvaro portait peut-être la couronne, mais elle était loin d’être hors de sa portée. Et plus il parlait, plus le néerlandais s’en rapprochait, riant jaune, mais riant tout de même, à sa remarque. – J’aimerai vraiment dire que ça m’étonne. Mais non, ça ne l’étonnait même pas un peu. Et il n’avait pas forcément envie de savoir comment Álvaro pouvait se procurer ce genre d’informations, mais il était certain qu’il en était capable, plus rien ne l’étonnait. Ça l’aurait peut être repoussé, s’il lui avait dit ça dans son établissement, la fois dernière où ils se sont rencontrés, mais pas ce soir. Ulrich avait fait le plus compliqué en lui donnant son adresse, ça prouvait l’intérêt concret qu’il lui vouait. Il n’était pas n’importe qui, après tout. Son interrogation le laisse perplexe, celui qui avait pourtant affirmé avec tant de confiance qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde se retrouve sans voix. Sa bouche s’ouvre, puis elle se ferme. C’était clair, non ? Pourquoi est-ce qu’Álvaro le lui demandait ? – Je viens de te le dire, grogne t-il en se retournant enfin vers lui, il n’est pas si loin du brun, seulement de quelques pas, coucher avec la terre entière. Sa version s’avère différente, parce qu’Ulrich a désormais l’impression de ne pas avoir suffisamment exprimé son mécontentement, qui resurgissait à mesure que les images lui revenaient. Mais il est presque aussi rapide à changer de sujet qu’à remettre les pieds sur terre. Il avait du mal à se comprendre, lui aussi. Mais ne plus le revoir ? Ça paraissait déjà inenvisageable. – Non, déclare-t-il avec un brin d’hésitation, sans préciser ce à quoi il répondait, c’était évident. Il ne valait mieux pas qu’Álvaro pousse sa chance. – J’ai pas envie de ça. Il a presque l’air vexé que le natif espagnol pense le contraire. Son menton se relève lentement alors qu’Ulrich voit ses pas lentement le rapprocher à nouveau du brun, tout en gardant une distance raisonnable et amicale.

Le brun savait qu'il ne devrait pas dire ce genre de chose. Encore moins à un homme qu'il connait à peine. Il l'avait pourtant dit : ainsi le blond pouvait avoir une idée avec qui il avait affaire. Sans pour autant rentrer dans les détails. Alvaro a ses contacts, et arrive toujours à trouver les informations dont il a besoin. Cela peut faire fuir, oui, mais pas Ulrich apparemment. ㅡ Et ça te dérange ? demanda-t-il réellement intéressé par sa réponse. Appréciait le fait que le jeune homme reste dans son entourage, malgré le peu qu'il pouvait connaitre de lui. L'envie de se confier davantage afin de voir s'il continuait à rester. Mais la peur de le perdre totalement prenait le dessus, alors il prenait son temps avant de lui en dire plus. Avant de lui montrer ou lui faire comprendre son côté obscure. Un côté dans lequel il se sent protégé. De tout. Du monde. Des gens. Des sentiments. Pourtant, sans même se rendre compte, l'espagnol commençait à baisser sa garde avec son bel inconnu. Devenait l'homme qu'il aurait pu être s'il n'avait pas vécu tout ce qu'il avait traversé. ㅡ Parle pas à ma place. et ses mots furent accompagnés d'un sourire. Il reprenait les mots du blond, oui. Car est ce que c'est réellement ce qu'il voulait ? Coucher avec la terre entière. S'en était une bonne question. Appréciait la compagnie de jolies femmes, ou d'hommes. Pour autant, cherchait-il réellement à se taper tout le monde ? Il ne se pensait pas ainsi. Avait du mal à croire qu'il puisse penser cela de lui. ㅡ Donc tu penses ça de moi, seulement parce que tu m'as surpris avec une femme ? Son regard dans celui azur du blond, ne pensait même plus à la possible jalousie de l'homme. Tentait de le comprendre, savoir comment se comporter avec lui, mais il ne l'aidait pas. Non. Lui lança alors un ultimatum : lui dire de partir et ne plus le revoir. Encore là, le blond lui montra son intérêt en répondant par la négatif. L'espagnol cru que son cerveau allait exploser à ces mots. L'envie de lui crier dessus, de lui dire une bonne fois pour toute ce qu'il voulait. Ne comprenait pas pourquoi le blond semblait si indécis, mystérieux. Le rejeter pour ensuite tout faire et lui montrer un quelconque intérêt. Souffla un bon coup tout en le regardant. Cet espace qui diminuait entre eux. L'envie de l'embrasser maintenant. Alvaro tenta de rester calme pour autant. Lui tendit sa main tout en disant. ㅡ Alvaro Escobar, vingt neuf ans, propriétaire d'une boite de nuit, et espagnol. Se trouva con en se présentant de la sorte. L'autre main vint se déposer dans ses cheveux, joues qui rosissaient, il rajouta. ㅡ Ecoute, je pense qu'on s'est rencontré de la mauvaise façon, toi et moi. et surement un peu de sa faute. ㅡ Je veux apprendre à te connaitre, Ulrich. On recommence du début ? Etait-il prêt à mettre la drague de côté ? S'ouvrir au blond pour qu'ils en apprennent davantage l'un sur l'autre ? Il n'en savait rien, mais pour lui, il était prêt à tenter le coup. Il ne savait pas où tout cela pouvait le mener, ni même si le blond accepterait, mais il avait décidé de totalement retirer sa carapace et faire ce qu'il n'avait jamais fait avec quiconquen depuis bien longtemps. Il le sentait : le pilote était différent.

– Je m’en fiche, le blond balaie son interrogation d’un geste de la main, parce qu’il ne se voyait pas admettre que ça ne le dérangeait pas plus que ça. – Et puis, c’est pas dis que t’aurai réussi de toute manière. En fouillant, Ulrich était certain qu’Alvaro pourrait trouver quelque chose d’intéressant à se mettre sous la dent, mais le blond faisait aussi très attention à ses apparitions publiques. La preuve : jamais, encore, l’adresse de son appartement n’avait leaké. Ça avait peut-être un lien avec le fait qu’il ait emménagé il y a seulement de cela quelques semaines, Ulrich se passerait bien d’en parler avec le brun. – Je fais ce que je veux, il réplique finalement sur un ton moqueur, bien conscient qu’on était en train de l’imiter. – Non, il n’y avait pas que ça, Ulrich n’était pas tourmenté à ce point, la manière dont il l’avait accosté dans le bar pour commencer. – Tu donnes cette impression, c’est tout. Alvaro est le second à faire un pas en avant vers lui et Ulrich n’a que ses yeux pour regarder sa main s’approcher, un brin de curiosité notable dans l’azur de son bleu. Il ne peut s’empêcher de rire à l’entente de son nom de famille, c’est presque s’il avait oublié ce qui l’avait pourtant bien fait rire la dernière fois qu’il défilait les pages d’internet qui parlaient de son cher et tendre père. Le néerlandais a l’air quelque peu hésitant mais il n’est pas long à communiquer son acquiescement. Il a tout de suite l’impression que ça n’est plus seulement le sexe qui l’intérese, et ce n’est rien de plus que ce qu’il attendait au fin fond de son intérieur. – Ok, son regard tombe à nouveau sur sa main qui patiente dans le vide depuis tout à l’heure. Ulrich n’est pas certain de vouloir la serrer, il avait l’impression de conclure un accord, chose qui n’était pas foncièrement fausse mais le blond préférait voir les choses différemment. – Je veux bien qu’on recommence, mais tu peux ranger ta main. J’ai l’impression de parler avec mon directeur là. Même quand il se montrait plutôt coopératif, Ulrich arrivait à être pénible. Pourtant, il y a ce sourire qui ne quitte pas ses lèvres depuis tout à l’heure, et il y a ce visage qui se rapproche soudainement dangereusement du sien. Il a besoin de quelque chose d’un peu plus… officiel, pour conclure ce deal. Ils n’étaient pas en train de signer un contrat, et Ulrich en voulait davantage. Il avait laissé les choses couler pendant trop longtemps. Dans un impressionnant élan de courage, son sourire se colle finalement contre celui de l’espagnol et n’y reste pas plus de deux secondes, mais c’est suffisant pour le mettre dans tous ses états alors qu’il jette maintenant un curieux coup d'œil au brun pour juger l’utilité de son intervention. Est-ce qu’il n’en avait pas fait trop ? Ulrich se savait capricieux, il espérait ne pas avoir fait une bêtise. Il avait l’impression d’en avoir fait une.