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Is this the real life? Is it just fantasy?

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10/01/2024 Staten Island @James Kingsnorth
Is this the real life? Is it just fantasy?Caught in a landslide,
no wish to escape from reality
La journée est jeune, si jeune que le soleil n’est pas encore levé. Comme beaucoup, il se prélasse sans doute quelques minutes de plus sous la chaleur de la couette avant de devoir affronter le froid de l’extérieur et sa dure réalité… Gabrielle, elle, est déjà toute affairée, sa gracile silhouette en débardeur de nuit et shorty roses, à la cuisine, pieds nus. Elle a relevé ses longues boucles noires corbeau en un chignon où se mêlent tresses et cheveux d’ange, lui donnant cette petite étincelle qui lui donnent l’air d’être tout droit sortie d’un conte pour enfant, et son sourire mutin n’arrange rien. Elle ressemble à une fée, à aller et venir dans la cuisine entre ses poêles et ses préparations, qui joue au petit chimiste. Elle a eu beau faire de son mieux pour salir le moins possible, sa main a ripé et une cuillère de farine lui a échappé, répandant une bonne partie de son contenu sur le plan de travail de la cuisine. Allez savoir au hasard de quel mouvement, Gabrielle se retrouve avec de la farine sur le front, de la farine sur la joue, et de la farine sur le nez. Quand bien même elle le saurait, ça n’entamerait en rien son enthousiasme. Willow, la petite poupette de James, a été mise dehors pour faire ses besoins. La petite chienne aurait certainement attendu que le géant blond se lève, mais avec l’âge grandissant, se retenir devient de plus en plus difficile. N’importe, Gabrielle lui a ouvert pour qu’elle sorte, et lui a rouvert pour qu’elle rentre, la petite chose remontant directement vers la chambre de son maître.

La radio diffuse du rock des années 80, et elle chante en chœur, mais pas trop fort, histoire de ne pas réveiller le patron. Ça fait une semaine qu’elle vit chez lui, faute d’avoir de quoi se loger à New-York, ou de pouvoir retourner se faire briser la mâchoire chez son père. Ça lui va, à Gaby, squatter. Enfin, chez son patron, et pour l’instant du moins. Elle rayonne quand même. Visiblement, ça lui plaît de pouvoir préparer un copieux petit déjeuner. Chez elle, ils devaient surtout se serrer la ceinture, jamais elle n’aurait rêvé pouvoir faire des pancakes à la banane avec des myrtilles, comme aujourd’hui. Les dernières ecchymoses laissées par son père tardent encore à disparaître de son corps, mais bientôt, les derniers souvenirs des coups du paternel s’effaceront et elle pourra commencer à l’oublier. En tous cas, elle l’espère.

En attendant, elle est indéniablement décidée à tirer le meilleur de cette situation bancale, et ça commence par faire des petits déjeuners copieux à son musculeux patron, histoire qu’il nourrisse tous ces muscles avant la dure journée qui les attend. Son attention accaparée par les œufs et le lard en train de cuire, Gabrielle n’entend pas arriver James, qui la trouve au beau milieu de Bohemian Rhapsody. « … Thunderbolt and lightning, very, very frightening me ! Galileo, Galileo, Galileo, Galileo, Galileo Figaro, magnificoOoooo ! » Oui, elle fait aussi la petite voix aigüe, alors, forcément, quand elle se retourne et qu’elle le voit là, sans doute là depuis assez longtemps pour l’avoir entendue massacrer ce tube planétaire, elle éclate d’un beau rire cristallin. « Bonjour chef ! » Sans besoin de demander, elle lui sert une grande tasse de café noir moulu, dans lequel elle a mis un demi-sucre, comme il aime, qu’elle lui tend. « Installe-toi, j’ai fait des œufs et du lard ! » Elle annonce, toute guillerette, bientôt prête à mettre sur la table déjà joliment dressée sa poêle et son délicieux contenu. Hier, c’était du banana bread aux noix de pécan, avant-hier des muffins, encore avant de la brioche, puis du brownie… Tous les matins, depuis qu’elle est là, Gabrielle se lève plus tôt pour préparer le petit déjeuner, parce que ça lui plaît, de, pour la première fois de sa vie, pouvoir faire des choses dans une maison, comme vivre ou circuler, sans risquer qu’une pluie de coups ne s’abatte sur elle. C’est libérateur, et la jeune femme veut pouvoir profiter pleinement de chaque seconde de cette sensation de liberté.

La table est dressée, il ya beurre, sirop d’érable et chocolat sur la table, pour aller avec les pancakes, chacun d’eux a un set avec une assiette, des couverts et un verre de jus d’orange. « J’arrive avec les oeuuuuufs ! » Annonce Gabrielle, tenant la large poêle pleine à deux mains en direction de la table. Précautionneusement, elle la pose sur un dessous de plat et prend une posture caricaturant les miss de concours. Elle tend les bras pour désigner la table. « Tadaaaaa…. » Elle présente le petit déjeuner, avant mette une grande cuillère dans les œufs, et de s’asseoir. Cuillère en main, elle la remplit de bonnes choses et tend l’autre pour attraper l’assiette de James, qu’elle remplit plus que généreusement. « Bien dormi ? » Elle le lui souhaite, au moins autant qu’elle souhaite qu’aujourd’hui soit placé sous le signe du soleil !
STRAIGHTOUTTABRONX