ps ; never trust the clover

Dernière nuit avant de sauter à pieds joints dans une nouvelle année - une de plus au compteur mais également une de moins sans son père et sa mère. Semaines lugubres, à être passé au cimetière plus d'une fois pour rafraîchir leurs tombes. Fleurs colorées, photographies rajoutées, souvenirs empilés et larmes versées... Rhys aurait aimé que le mois de décembre ne s'en tienne qu'aux festivités. Qu'à la veille de Noël, qu'aux repas en famille qu'on ne supporte pas toujours très bien, qu'à ces matins où les cadeaux pleuvent et qu'aux retrouvailles entre amis avant de se dire merde une dernière fois pour pouvoir se galocher comme des limaces à minuit tapante. Un carnaval morbide. Sinistre. Comment ces gens peuvent-ils s'amuser comme s'ils ne s'étaient pas entre-tués quelques jours plus tôt ? Un mystère. Du dégoût. Tellement de mépris de la part du Blackwell. Tellement d'incompréhension. À les voir, les riches, s'enfiler leurs cigares et leurs bouteilles hors de prix. Il était là. Il se tenait présent. Parce qu'être un In Lumine c'est aussi avoir des responsabilités qui vont au delà d'une simple couronne et d'une belle gueule. Le costume aussi noir que l'ancre de ses tatouages, taillé sur mesure et agrémenté d'un trèfle à quatre feuilles sur l'un des pans - mélange de doré et de vert, un rappel à la fameuse carte qu'il représente. Boutons ornés, chaussures cirées. Chemise noire rentrée quoi que légèrement déboutonnée pour s'éviter l'asphyxie. À serrer les bras comme ça, Rhys en craquerait presque les coutures. L'acrobatie comme sport quotidien, la force de ses muscles qui se dessine sous ses vêtements - sec, tiré, tendu. Il pourrait se vider de son sang si une feuille osait effleurer sa peau - tellement fine et zébrée de veines saillantes.

— Je pensais m'être perdu, mais je me suis souvenu qu'on avait un panneau de signalisation dans la bande. qu'il s'était exclamé à l'intention de Dora après avoir posé ses fesses sur sa chaise attitrée. Table tant convoitée, presque placée au centre - à côté de politiciens et de grands noms parmi les anciens élèves de Columbia. Ce soir, le doyen des In Lumine avait prévu un repas. De quoi tenir jusqu'à au moins minuit. La salle était immense et avait été réservée par l'organisation pour l'occasion. Située sous le bâtiment principal de l'université, il n'y avait pas la moindre fenêtre et on ne pouvait accéder à cette dernière qu'en prenant les escaliers, l'ascenseur ou une porte un peu dérobée menant à un jardin d'hiver. En bas, le sol était recouvert de tapis et les murs de dorures. On pouvait se croire dans un vieux château français. Sûrement les toiles à l'huile et les bouquets de roses disposés un peu partout. S'ils nous servent encore de la cuisine fusion, je crois que je vais me mettre à chialer. Je tuerais pour une pizza là tout de suite. qu'on avait pu l'entendre râler, téléphone posé à plat sur la nappe blanche de leur précieuse table. Les regards étaient beaucoup tournés vers eux, Rhys le savait, n'aimait pas ça, subissait en silence et faisait se son mieux pour les ignorer. Dès que minuit sonne, je m'arrache. Orbes émeraudes posées sur la blonde l'air de dire : "et toi aussi" comme pour la prévenir. Faire acte de présence était tout ce qu'on leur avait demandé. Rester jusqu'à la fermeture des portes en revanche... Plutôt crever. Le roi de pique était d'ailleurs attendu à une autre soirée et miss de carreau... allait sûrement finir par se tirer dans les toilettes avec le type de la table d'à côté. Libido catastrophique - presque scandaleuse. Quatre démons, avec leurs particularités personnelles. Le menteur, la dévergondée, le colérique et la control freak.

@theodora st germain

La salle est aussi magnifique qu’on est en droit de l’attendre de la part de l’organisation d’une société secrète réservée aux plus grosses fortunes de Colombia, New-York. Roses blanches agrémentées de quelques roses, tout est d’or et de porcelaine, de soie ou de taffetas. Les robes des dames scintillent de milliers de sequins ou perles, les messieurs sont en costume taillé sur mesure. A l’intérieur de cette pièce, les portefeuilles sont tous suffisamment garnis, de quoi éradiquer la faim, entre autres maux pesant sur le monde. Et Theo, elle est l’une des héritières de l’une de ces fortunes colossales, à partager avec son frère. Elle a été débourrée et dressée pour entrer à la perfection dans ce genre de tableau, le même genre que ceux qui sont pendus un peu partout pour vanter via des œuvres les excès de la vie. Paradoxalement, au plus l’argent coule à flot, au moins on se soucie de qui paie la note. On siffle coupe de champagne sur coupe de champagne, sans soucier de savoir si on en est toujours à la première ou bien à la cinquantième bouteille. On dévore les toasts de foie gras sans se demander d’où il vient, ni si les bêtes ont eu une belle vie. Ça, se sont les considérations des cuisiniers, aussi invisibles aux yeux des convives que le très élégant personnel de service, chargé de circuler plateau en main et fleur à la boutonnière pour étancher les puits sans fond que peuvent être les gorges de l’élite new-yorkaise.

Petite chose ayant eu la malchance (ou la chance) de naître femme dans un monde de requins masculins, Theodora évolue pourtant dans ces eaux infestées de grands carnassiers avec l’aisance de celle qui ne peut être une cible. Elle n’est pas dans les affaires, Theo, n’est l’espoir ou la rivale de personne, contrairement à son frère, même si lui a boudé Columbia pour Harvard, ce qui lui interdit d’être présent ce soir. A la place, en guise de chaperons, elle peut compter sur son père et sa mère, trop heureux de pouvoir tenir leur fille, ses fréquentations, et son comportement sous contrôle. Theo n’a pas le choix, elle doit faire honneur à la famille, sans quoi elle ne sera plus l’enfant chérie de ses géniteurs. Mais, à la lumière des évènements récents, Theo ne peut s’empêcher de se demander si elle a encore envie d’être leur petite fille chérie… Après avoir descendu les escaliers de la salle comme s’il s’était agi des escaliers du MET un soir de gala, la jeune blonde est invitée à aller prendre la place qui est la sienne, à la table des joyaux de la couronne de Colombia, sous les yeux mi-curieux, mi-appréciateurs de l’assistance. Il faut dire, sa robe ose une large découpe qui expose son ventre, ose une coupe audacieuse et sensuelle d’une robe en satin d’un rouge lie de vin. Cette robe se suffisant à elle seule, la blonde a abandonné l’idée de porter des bijoux, et pour lui donner un air moins fatal, elle a opté pour une coiffure simple. Ses cheveux bouclés et lâchés sur ses épaules, assez longs pour que les pointes flirtent avec la naissance de son derrière bombé, agrémentés de quelques tresses, éparses. Ceux qui savent, savent. Cette coiffure n’est absolument pas prévue pour la soirée à laquelle elle assiste là, tout de suite, mais, sans savoir qu’elle a prévu tout autre chose plus tard, Theo donne simplement l’impression d’avoir voulu mettre une robe saisissante, sans désir de provocation exalté.

A peine installée, son visage, jusque-là ouvert et souriant, se pare d’une expression de dédain, presque méprisant, à l’entente du commentaire de Rhys. « Et toi, tu crois pas que t’aurais pu demander une taille encore en-dessous pour ton costume ? Je crois que ta groupie n’a pas bien vu les coutures malmenées par tes gros muscles de là-bas… » Elle le charrie, appuyant sur l’aspect dérision des gros muscles, histoire qu’il ne croit pas qu’elle le flatte à demi-mots, retrouvant un sourire mesquin après sa pique. Oui, elle s’attendait à en recevoir une de la part de Rhys à peine arrivée, et donc, oui, elle l’avait discrètement cherché des yeux dès son pied posé sur la première marche des escaliers, histoire de trouver du grain à moudre dès que possible. Ça a avait été facile, même si la pique la plus facile aurait sans doute été sur son air bougon. En même temps, il venait de perdre ses parents. Pendant qu’il fanfaronne à propos d’une pizza, la blonde se demande comment il parvient à maintenir un masque de mensonges aussi invulnérable alors que son monde vient de s’écrouler. Son vrai monde. Peut-être que son monde imaginaire pouvait survivre, lui ? Pour ça, il faudrait que Theo soit de son côté… Et, pour l’instant, son cœur balance. Elle ignore encore comment traiter cette information, quoi en faire. La divulguer, ce serait lancer une boule de neige et l’étudiante n’a pas franchement envie de se prendre une avalanche sur le coin du museau…

Alors, en attendant, elle le soutient dans son jeu, continue à laisser croire qu’il est bien le nanti qu’il prétend être. D’un geste lent et gracieux, Theo sort de son corsage un mouchoir blanc, qu’elle tend négligemment à Rhys. «Pour tes larmes de crocodile. Je suis certaine que nous n’aurons pas de pizza. » Malgré elle, elle a eu un frisson quand il a parlé de tuer pour une pizza. Avec une purge encore récente et bouleversante, alors qu’elle a réussi à en esquiver plusieurs éditions en étant en Californie, Theo a du mal avec ce genre de jargon, mais plutôt crever que de le laisser voir. A la place, un sourire en coin se hisse plutôt sur ses lèvres au pulpe du même rouge que sa robe quand Rhys établit qu'il s'arrache. Les iris noisette de la golden dove pétillent d'impatience. Elle va y avoir droit, à sa fête à la Jack Dawson, et elle a hâte. «Fais attention, Rhys. Avec des réflexions pareilles on pourrait penser qu'être le roi de Trèfle te pèse. Si c'est tellement le cas, tu peux toujours céder ta place… » Même si ce n'est qu'une taquinerie, voilà qui résoudrait son propre problème quant à que faire d'un roi qui a tout d'un valet… Et en même temps, elle commence à s'y faire, à Rhys, et elle n'est pas certaine d'avoir envie de quelqu'un d'autre à cette place…

— Je vais faire comme si tu n'avais pas été sarcastique et prendre ton compliment avec le sourire. Merci, je m'entraîne dur à la salle pour ça. lui avait répondu Rhys avec son éternel rictus de vainqueur avant de s'accouder comme un mal élevé pour dévoiler encore plus sa musculature à qui voudrait bien baver dessus. Elle n'a pas intérêt à se rapprocher de nous. qu'il s'était toutefois exclamé dans la foulée après avoir posé brièvement les yeux sur sa groupie qui faisait mine de papoter avec une vieille dame à quelques mètres d'eux. Décidemment... Comment s'était elle débrouillée pour forcer les portes de la salle ? Les vigiles ne regardaient ils pas les invitations ? Le Blackwell était, de son côté, rentré sans réellement se donner la peine de dégainer quelconque papier pseudo officiel mais, uniquement parce qu'il avait l'immense honneur d'appartenir au quatuor. Il y avait bien eu une fois où un nouveau s'était autorisé à insister pour obtenir sa carte d'identité mais... Roi de Pique l'avait bousillé en un regard - un incident qui avait au moins eu pour mérite de servir d'avertissement au reste du personnel... Ouais... C'était aussi ça d'être riche. Pouvoir se comporter comme une merde sans conséquence.
Quoi qu'il en soit, le regard émeraude du brun s'était reporté sur la blonde assez rapidement - quoi que peut-être un poil trop lentement puisque le mouchoir blanc agité sous son nez l'avait surpris.

— À moins que le chef ne se soit enfin décidé à auto-saboter sa réputation auprès des grands pontes... Ouais. Je pense que j'peux me brosser pour un bout d'pizza. Des pâtes à la rigueur ? Avec n'importe quelle sauce. Pas obligé que celle-ci ne soit qu'une carbonara ou une bolognaise... Simplement, et par pitié, pourvu que ce dernier n'ait pas opté pour des sushis avant-gardistes ou des légumes à la vapeur. Il en mourrait. En fait, il y avait deux extrêmes. Tuer d'un côté. Mourir de l'autre. Pas d'entre-deux. Heureusement qu'il n'était pas premier degré... Quoi que.

— Et que cela m'empêche à tout jamais de mettre un peu de soleil et de fun dans vos vies ? En ma qualité de bonne personne, j'pense pouvoir endurer le rôle encore un peu. Jusqu'à mon diplôme. Je ne voudrais pas vous voir mourir d'un bon vieux syndrome du cœur brisé. Un autre sourire narquois s'était étiré sur son minois, accompagné d'un verre de champagne qu'il avait attrapé à la volée du plateau d'un serveur qui passait par là.

Rhys n'avait rien d'une bonne personne. Il n'était pas affreux dans son genre mais, il existait sur cette terre des gens beaucoup plus bienveillants que lui. L'acrobate n'était qu'un manipulateur. Un menteur bas de gamme (ou haut de gamme, cela dépendait des points de vues).

— Ne nous quitte jamais ô grand Rhys, amour de ma vie. Je n'ai pas envie de me les coltiner pendant des semaines jusqu'à ce qu'elles aient décidé qui adopter à ta place. avait pouffé le roi de carreau à sa droite, une coupe dans ses doigts.

— C'est grâce à ces semaines de recherche qu'on a pu l'dégoter j'te signale. s'était révoltée miss de Pique.

— Vraiment ? La tête de Rhys s'était inclinée de malice sur le côté. En vérité, il ne les avait jamais croisé jusqu'à cette fameuse soirée où il s'était retrouvé par erreur. Le fruit du hasard. Rien en lien avec de quelconques recherches. Sinon... Miss de Pique aurait su qu'il bossait dans un cirque et que son accent british était faux. D'ailleurs, c'était encore une chose qu'il n'avait pas révélé à Theodora. Ouais... Cet air de britannique qu'il prenait à chaque fois qu'il pouvait parler ? Complètement bidon.
Il aurait d'ailleurs bien aimé en apprendre d'avantage mais, les parents de la St-Germain étaient apparus dans son champs de vision. De quoi le faire lever de la table sans tergiverser pour s'en éloigner. Où ? Aucune idée. Le jardin d'hiver par instinct. Mais pas question de rester dans la même pièce qu'eux. De respirer le même air. Qu'ils le reconnaissent ici aussi. Parce que c'était aussi la première fois qu'il les croisait ici.

@theodora st germain

Rhys est exaspérant. Son assurance, son arrogance même, impressionnent Theo. Non seulement le type leur a menti (au moins par omission, puisqu’il n’a vraiment fait que se taire et entrer dans leur jeu) sur son statut, mais il persiste et signe, abusant de comportements que les nantis pourraient avoir. La facilité avec laquelle il se fond dans la masse est déconcertante. Le regard des yeux noisette s’acèrent sur le menteur. Pas étonnant qu’il parvienne à mettre qui il veut dans son lit, en plus du reste. Combien de facettes possède-t-il en réalité ? Et surtout, qu’y-t-il sous tous ces mensonges imbriqués les uns dans les autres, à la façade impeccable malgré le deuil récent qui l’a frappé ? Occupée de le dévisager comme si elle le voyait pour la première fois, son air sérieux snobe la plaisanterie et l’air avenant de la musculature travaillée du roi de Trèfle, mais réalise qu’en fait, le visage de Rhys est assez joli, et que ses yeux verts lui donnent un petit quelque chose… Aïe, non Theo, ça suffit. Elle se sermonne, se donne une gifle et se redresse sur sa chaise pour sortir de ses pensées, contrariée. Ca commence toujours comme ça…, et dans deux mois, on la retrouve en PLS à jurer ses grands dieux qu’elle n’est assez bien pour personne, et la honte de sa famille. Elle frissonne. Il ne manquerait plus que ça… Et puis, il y a le pari. Cet argent, Rhys devrait l’avoir quoiqu’il arrive, mais elle ne veut pas que ça soit trop facile pour lui. Il flairerait qu’elle ne joue pas le jeu, et prendrait son geste pour de la pitié. Pour son propre bien, elle doit le malmener.

« Si tu ne voulais pas qu’elle s’approche, tu ne jouerais pas les couvertures de GQ, hypocrite. » La voilà de retour dans la partie. Elle enfonce le clou, mouchoir à l’appui. Rhys semble prendre son parti et accepter que, pour une pizza, c’est mort et enterré. De nouveau, le trèfle régale le trio de nantis de son insupportable arrogante assurance. Theo hausse un sourcil, blasée, sans réagir plus que cela aux remarques de Pique et Carreau, si ce n’est que, elle le sait, Pique se rend coupable d’un mensonge et Rhys s’en rend parfaitement compte. Jolie comme un cœur, elle aurait pu, peut-être dû, abonder dans le sens de son amie mais certains sont moins capables que d’autres de jouer la comédie. Theo n’est pas une actrice. Son véritable pouvoir réside dans son stoïcisme à toute épreuve, qui lui permet de masquer efficacement le fond de ses pensées. Mais s’en inventer de nouvelles, sur le coup ? Elle n’en est pas capable. Alors elle se tait, se contentant d’un sourire sibyllin qui la maintient dans la conversation, même passive. Hélas, sa neutralité ne peut pas survivre bien longtemps.

-Oui, vraiment. Dis-lui, Theo, que t’as un mec qui…

Pique s’interrompt en voyant Rhys se lever. « Tu vas où ? » Elle demande, mais ne reçoit aucune réponse avant que les parents de Theo ne rejoignent leur table, chacun se postant d’un côté de la chaise de leur fille, une main chacun sur l’une de ses épaules nues, suintant tout le pouvoir qu’ils peuvent exercer sur elle. Les échanges entre le trio et la génération précédente sont joviaux, enthousiastes. Theo cache son malaise aussi bien qu’elle le peut. Heureusement, ils ne s’attardent pas et finissent par regagner leur propre table, laissant leur fille dont le teint s’est décoloré d’une teinte et demie. « Veuillez m’excuser, j’ai besoin d’un peu d’air. » Carreau s’en tape royalement, Pique l’observe sans comprendre, mais finit par hocher la tête en signe d’assentiment.

Elégante, la colombe quitte la table, sa cage dorée de la soirée, et slalome entre les tables et les invités jusqu’à atteindre le jardin d’hiver, subtilisant au passage sur le plateau d'un serveur deux coupes de champagne. Le froid de la saison suppose qu’aucun invité n’irait se perdre dehors lors de la soirée, alors il est plongé dans une semi-pénombre. New-York regorge de lumière à tous les étages. Il y fait froid, un froid mordant, mais il a le mérite de réveiller l’esprit paralysé par le malaise de la reine de cœur. Malgré la porte fermée derrière elle, on peut toujours entendre la musique classique jouée par l’orchestre, et le brouhaha des conversations. La blonde soupire, emplissant ses poumons de l’air glacé d’un décembre new-yorkais. « Rhys, t’es là ? » Elle appelle, discrètement. Il avait dit qu’il se réfugierait sur un balcon, mais il n’y en a pas. Le jardin, c’est ce qu’il y a de plus proche. « Même si nous n’aurons pas de pizza, ce n’est pas la peine de pleurer, tu sais. On pourra toujours en avoir plus tard. » Elle lance, à la cantonade, sans encore l’avoir vu. C’est peut-être mieux si elle ne le voit pas. Le trouver attractif n’a rien de bon pour elle. S’il lui reste invisible, peut-être qu’elle pourra garder sa tête sur ses épaules plutôt que de la perdre, encore ?