from red to black — mal

Encore une heure avant la fin de la Purge, elle ne dort toujours pas. Encore une demi-heure, son cœur tambourine à l’orée de ses tympans. Encore dix minutes, chaque pulsation vibre comme la peau d’un tambour. Encore deux minutes, elle entend la brutalité de son martèlement. Jinx prend une respiration, souffle. S’impose le calme, veut rejoindre le royaume du sommeil pour y naviguer entre ses flots. Elle s’évade, quitte le navire en posant ses pieds sur le rivage d’un lieu inexploré qui deviendra son fief de guerre. Maintenant, à jamais. Pandemonium, le monde aux mille cauchemars. Elle y rencontre toutes les versions d’elle-même, celles qui se superposent en couches et qui créent Jinx Bishop. Celles qu’elle affectionne, celles qu’elle déteste. Mais aussi celles qu’elle appréhende. Il y’a comme des images qui défilent au fond de leur regard. Et elle comprend à travers la contemplation des puits sombres qui se logent dans leurs orbites qu’il s’agit du reflet de ses propres affres. Elle en déchiffre la signification, un peu comme un message perdu dans une langue morte. Elle rassemble ses dernières forces, puis hurle de ce qu’elle peut. Mais rien n’y fait, elle ne quitte pas ce monde. La main de l’impérissable se plaque contre sa bouche, la bâillonne de toutes ses forces, veut en étouffer les cris en bloquant sa mandibule.

Sonne le glas d’un avertissement lugubre à sa porte, elle se réveille en sursaut. Chez les éveillés, le monde matériel. En sueurs, ses yeux accrochent immédiatement l’heure qui s’affiche sur l’horloge digitale. Réelle sonnette qui retentit à nouveau, résonne de manière interrompu, tambourinements contre sa porte. Pas le temps de se remettre de ses émotions qu’elle se redresse sur ses pieds, elle s’approche pour déverrouiller la sécurité et abaisse la poignet. La porte s’ouvre dans un courant d’air qui soulève sa chevelure ébène, et le creux qui se noue dans son estomac se resserre un peu plus à chaque instant. C’est la réalité, Poupée. Pas une litanie qu’elle peut fredonner à tue-tête pour se rassurer, le doigt entremêlé dans le rebondis d’une boucle brune. L’engourdissement de ses doigts qui délaissent la surface rugueuse de la porte la ramène à une réalité qui la laisse à bout de souffle.  

Ici la voilà, démunie face à lui. Elle savait pourtant. Elle aurait dû savoir ce qui l’aurait attendu si elle se retrouvait devant lui, lui et sa froideur assumée, lui et sa rigidité polaire. Les mots lui manquent, les couleurs de ses joues s’embrasent alors que ses yeux ahuris brillent, se remplissent de larmes qui restent prisonnières de ses orbites. Rongée de l’intérieur par une anxiété invisible mais pourtant bien réelle, Jinx parvient –dans le plus grand des miracles– à étirer ses lèvres charnues. ㅡ Mal .. ? Je.. Comment m’as-tu retrouvé ? La pression s’exerce dans son crâne, trop de choses se mêlent dans son esprit, toujours dans son esprit. Soudainement, elle comprend qu’elle n’est pas prête, ne sait pas comment gérer sa visite inopinée. Sa détresse est l’essence qui ravive les braises de son purgatoire, dédale dans lequel elle se perd.

La barbarie habille la ville. Ils se déchaînent jusqu’au lever du soleil. Les rues portent les oripeaux de la sauvagerie humaine. La Purge vient de se terminer. L’Aston gronde sur les routes, un rugissement qu’il accentue pour espérer la fuite des derniers sauvages. Il est faussement impeccable quand il sort de l’habitacle. Le costume d’ordinaire parfait est froissé, la bobine est en désordre et témoigne d'une nuit agitée. Des bleus cachés sous les tissus. Il s’est jeté avec eux dans la déferlante. La rage exultée. Le besoin de se mêler dans la masse, d’y faire cracher ses sentiments contrariés. Une stupidité pleine de risques. Il aurait pu en crever, à toujours chercher le danger. Les stigmates sont superficiels.

La tour conquérante s’offre devant son regard, élancée, impérieuse. Les barricades commencent à tomber quand il apostrophe le gardien qui hésite à le faire entrer. Hautement sécurisée, personne d’étranger n’à le droit de rentrer sans y être invité. Il s’explique, façonne des mensonges, entourloupe le gardien qui boit ses paroles et le laisse entrer. Les minutes sont interminables dans l'ascenseur qui le mène au sommet. La porte est toute désignée. Il cogne, une première fois. Il recommence. Mallory manque d’écraser son poing contre la porte, d’en faire sauter les jointures de colère et désespoir entrelacés. Il perd son humanité quand les derniers coups résonnent contre la porte. L'homme se résout à l’idée qu’elle n’est pas là, que l’info est trompeuse. Le pire se construit dans ses pensées, il songe qu’elle est blessée. L’absence de réaction l’inhumanise au moment où la porte s’ouvre. Jinx. Un mouvement vers l’avant, comme s'il voulait rentrer, s’imposer. Une main tendue, égarée dans le vide. Le geste se suspend à demi-mesure. Il ne sait pas s’il est le bienvenu. ㅡ Je n’ai pas été suivi si c’est ta question. Qui lui a donné l’information, qui a osé profaner le secret qu’elle garde depuis des mois sans lui donner la moindre nouvelle. Il tait le nom du responsable qui lui a donné l’adresse. ㅡ  Je ne veux pas te déranger. Il recule, a conscience de provoquer une réaction qui n’est pas celle qu’il avait espéré. De la peur et de l’instabilité jalonnent les billes de l’adorée. Il s’attendait à autre chose, des retrouvailles moins glaciales. Un élan idiot d’émotions. C’est le rien qui l’accueille. ㅡ Tu ne me donnes pas de nouvelles. Je voulais juste savoir… comment tu vas. Les mots se chassent les uns les autres. Il aurait tant de choses à lui dire, tant de phrases qu’il a répété, emmêlé, des propos qu’il a jeté dans ses nuits noires hantées par des pensées ensauvagées. ㅡ Je veux m’assurer que tout va bien et je m’en irai si c’est ce que tu souhaites. Il ne pense rien de ce qu’il dit. Mallory refuse de partir, d’abandonner maintenant.

Un bruit de clé sur le côté, une autre porte qui menace de s’ouvrir au loin sur l’autre pallier. Les réflexes prennent le dessus. Les gestes sont rapides, précis, il entre dans l'appartement sans avoir été invité. Il pose sa paume sur l’épaule de Jinx pour l’écarter sans violence. Il entre pour éviter qu’un regard intercepte sa présence. La porte contre son dos, il est en territoire inconnu, dans le refuge qu’elle s’est construit depuis des mois. Bandit se tient droit, muet de paroles.

Il suffit d’un rien. Un simple échange de regard et les étoiles se transforment en flammes carnivores. Dans une révolution cosmique, il l’attire à nouveau dans sa mouvance, la chamboule et réveille le florilège de sentiments insatiables. Il ne rend pas facile le départ, le voir face à elle, c’est se rappeler la raison de sa disparition en toute hâte. Elle vit dans l’inquiétude, n’a pas su survivre à l’armée invisible de serpents et vipères qui lui font payer le prix fort. Noir sur noir, jusqu’à ce qu’elle s’endorme dans le cimetière aux confins du purgatoire. ㅡ Ce n’est pas ça … Le diable aura toujours ses honoraires. Elle réalise le repli dans sa gestuelle, que sa surprise de le voir provoque la distance. C’est désormais de la retenue, qu’elle lit dans ses yeux. Une retenue qu’elle aurait aimé ne jamais connaître, aussi égoïstement soit-elle, elle qui n’avait voulu que le protéger, et qui n’avait fait qu’échouer. Il la fuit. Elle. En un instant, elle est devenue celle qu’il fuit. ㅡ Tu ne me dérange pas, je suis juste surprise... je ne m’y attendais pas. L’impuissance lui fait mal, et ses pensées convergent entièrement vers cette voix agaçante dans sa tête, qui lui psalmodie ce qu’elle refuse d’entendre. Il ne cherche plus le réconfort dans tes bras Jinx, il ne le cherchera peut-être plus jamais. Instinctivement, les doigts s’amarrent au cadran de la porte, le geste trahit le trop plein d’émotions qu’elle s’entête à ne pas dévoiler par ses expressions. Parce qu’elle veut avoir l’air forte, au moins jusqu’à ce qu’il rentre chez lui.  

Le temps paraît infiniment long, pas seulement à cause de la fatigue d’une nuit blanche, leurs silences étirent les secondes jusqu’à la presqu’implosion de l’espace temps, dimension parallèle dont ils n’arrivent pas à sortir. Il s’agit de faire semblant quelques minutes, de feindre encore un peu cette endurance à toute épreuve, d’être forte pour deux une dernière fois. Mais devant lui, cette fois-ci. Elle a eu temps de répéter le scénario mille fois, elle sait ce qu’elle doit faire aujourd’hui, demain et jusqu’à la fin. Elle sait que cela va l’achever, mais elle prend tout pour elle. Tout. Faire tout cela par amour. Juste pour son amour, ouais, elle le fera. Lui donner le monde, un trésor dans ses yeux, parce que son amour pour lui est infini. ㅡ C’était .. la folie, tu sais. Je ne voulais pas te mêler à ce genre de situation, c’était tout ce que je redoutais. Toi avec moi … je n’apporte rien de bon. Fêlure du palpitant pour celle qui n’a voulu faire que les meilleurs choix. Se souvient-il des bons moments à ses côtés ? Pense-t-il toujours à elle de la même manière ? Chaque mois de décembre à passer la nuit de la Purge sous sa protection, à lutter contre l’endormissement dans la chaleur de son étreinte apaisante.

Cliquetis d’un trousseau de clé dans une serrure, elle n’a que le temps de sursauter alors que Mal se montre plus réactif. La déplace sur le côté afin de s’engouffrer dans l’appartement avant de refermer la porte derrière lui. Et le silence qu’il instaure assassine ses dernières volontés. ㅡ Excuse-moi, Mal. C’était foutrement vrai. Elle aurait dû lui dire il y a bien longtemps, qu’elle était désolée. Désolée depuis leur premier regard, qui les avait condamnés à tout jamais. Aussitôt l’aveu prononcé, dans une délicatesse infinie, elle se rapproche de lui pour poser sa main contre sa joue. ㅡ Merci d’être venue jusqu’à moi. Elle aimerait lui confier tout ce qui lui pèse sur le cœur. Mais pour lui, elle se tait. Ne veut pas créer la moindre culpabilité dans ses billes sombres. Coupable ou innocente, les juges délibèrent toujours au purgatoire.

ㅡ Tu n’attendais pas ou tu n’espérais pas ? Il peine à interpréter les mots qu’elle lui donne. Le dialogue se fait dans un sens unique, vers l’incompréhension qui mine les propos. Mallory observe les orbes qui font face aux siennes. Les réponses sont absentes. Les questions aveuglent les pensées. ㅡ Tu as mis assez de distance et d’énigmes pour que je ne te retrouve pas. Il retrouve toujours une trace, un rien, il s’accroche aux derniers instants, il défait les silences et les secrets. C’était son métier - trouver, dénicher, ne laisser personne s’échapper.

Les mots sonnent creux. Des syllabes répétées durant des nuits. Des propos servis pour lui plaire et débarrasser le paillasson. Ce n’est pas toi c’est moi. La rengaine qu’on sert à tout va pour effacer ce qui n’a plus d’intérêt. Il prend l’assaut des mots, il encaisse les syllabes. ㅡ Ce sont des vautours, ça devait arriver. Les flashs crépitent parfois dans la rue, les questions degueulent sur le net. Il n’a pas connaissance de quart de ce qu’elle a vécu. Mal n’imagine pas. ㅡ Tu t’es réfugiée dans la plus haute tour. Celle qu’il voit depuis le sommet de son hôtel. Une architecture de verre et d’acier ou la richesse s’est logée pour toucher la canopée du monde. Des lumières conjointes dans la nuit. Il se demande si leurs ombres se sont aperçues, quelques fois quand l’obscurité enveloppait leur encéphale, leurs réflexions peintes en noir de désespoir.  

ㅡ Ne t’excuse pas. Il n’a jamais cherché les excuses. C’est une explication qu’il voulait. La raison du silence. Le pourquoi de l’absence. Donner des mots sur ce qui le dévore de l’intérieur. Un sentiment effroyable et déraisonnable. La douleur l’emprisonne depuis des mois. Il a besoin de savoir. Il n’imaginait pas ressentir tout ça, l’absence, l’odeur diluée, un t-shirt oublié qu’il a refusé de laver. L’idiotie sentimentale qu’il avait exclu à la naissance de leur relation. Les sentiments sont là, logés sous la peau du cœur, en attente d’expression.  

La main sur sa joue conjugue des souvenirs. L’absence n’est plus un fantôme. D’instinct la tête se penche doucement. le visage se love dans la paume. Allure animal qui retrouve son foyer. Le geste est douceur et douleur. Un impact frissonnant qu’il voudrait éternel. Son bras se lève dans un mouvement lent, sa paume rejoint celle qui est encore sur sa joue. C’est le premier contact qu’il s’autorise depuis tout ce temps. Il porte la main à hauteur de son visage, embrasse les phalanges dans un geste pieu, une tendresse froide quand il ne rêve que de l’enlacer, de retrouver son odeur, sa peau, l’ardeur fauve. Mallory s’en tient à la lisière de ses envies, il est respectueux de ce qu’elle veut. 

ㅡ Je voulais m’assurer que tu allais bien, que tu avais.. passé la nuit de la Purge. D’instinct il observe les lieux, semble chercher un rival. Vieux loup sait qu’il est sur le bord du gouffre, que leur relation se voue sur un échec prochain. La presse l’a craché sur les toits. Trop jeune pour un type si vieux. ㅡ Est-ce que je suis là pour les adieux ? Je les accepterai si c’est ce que tu veux. Il s’adosse contre la porte. La nuit mourante laisse apercevoir les blessures et les bleus sous les tissus fanés. La Purge l’a abîmé. ㅡ Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais j’aurais pu être là si tu me l’avais demandé. J’aurais voulu être là. Je peux être là si tu me le demandes encore ce matin. Il garde ces derniers mots dans la gorge. Un sos en dérive. Il n’est pas celui qui doit se plaindre. 

La question la percute. De plein fouet, lui coupe la respiration. Jinx ne sait pas comment répondre à ce qui tranche son palpitant, et crée l’arythmie. Elle se mord la lèvre inférieure, ne trouve rien à dire pour s’expliquer. Parce que l’une ou l’autre réponse ne convient pas, ne s’inscrit pas dans ce qu’elle a vécue. Dans ce qu’elle a essayé de faire. La belle se sait sur un fil tendu, à marcher dessus d’une démarche mal assurée. Ne pas réussir à lui apporter les réponses à ses questions, c’est accentuer le nuage obscure de l’incompréhension qui plane autour d’eux. ㅡ Ni l’un ni l’autre, Mal. Elle souffle son hésitation, avant de relever son regard pour le plonger dans le sien. S’efforçant de ne pas défaillir, de ne pas le détourner. ㅡ Je pensais que tu te serais découragé, et que tu m’aurais oublié. Le dire à haute voix, ça lui transperce le cœur, lui déchire les cordes vocales, lui arrache les entrailles. Formuler la perspective d’une vie sans lui, c’est son âme qui se suicide dans l’acide.

Et pourtant, elle n’a pas su s’y résoudre à ne pas y penser. L’article de presse inscrivant innombrables jugements de valeur, lui tapissant les rétines avec l’idée qu’elle et lui ne sont pas fait pour être ensemble. À trop l’entendre, à trop le lire, à presque y croire. Qu’elle n’est pas bonne pour lui, parce qu’il mérite mieux. Une femme qui lui correspond en terme d’âge et d’expérience de vie, mais surtout qui ne lui apporte pas son lot de malheurs. ㅡ Je sais, mais j’aurai voulu qu’on en parle ensemble avant que ça n’arrive. Pour s’y préparer, connaître la nature de leur relation, savoir comment répondre à la presse en cas de découverte. Parce qu’elle n’avait su que fuir, du début à la fin. ㅡ Je ne voulais pas qu’ils me trouvent, ceux qui m'ont harcelé. Un déménagement en urgence qui avait pu être possible grâce à sa meilleure amie, Sixtine et l’aide des Hot Pink. Une nécessité de quitter son ancien logement duquel elle ne pouvait plus sortir le museau sans être aveuglé par une avalanche de flashs. Et si ce n’était pas les photographes, c’était eux. Ces inconnus sans identités, sans visages, mais qui avaient assez d’impact pour lui pourrir la vie. Et instinctivement, elle a eu ce besoin d’emménager non loin de son hôtel. Dans l’incapacité de totalement le quitter, être proche dans la distance sans jamais pouvoir l’atteindre. À penser à lui à la tombée de la nuit, le retrouver et l’aimer à l’infini en songes puis fondre en larmes aux premières lueurs de l’aurore annulatrice de rêves lucides.

Le contact s’imbrique dans un enchaînement naturel. La caresse de deux peaux qui se sont manquées, vibrant l’une contre l’autre et ravivant les instants fugaces d’un amour jamais formulé, insoupçonné. Ses lèvres à lui contre ses doigts la ramène à un temps où son cœur battait si fort, comme elle ne l’avait jamais ressentie pour quiconque auparavant. Ses larmes de papillons s’écrasent lourdement sur ses joues, Jinx sent ses dernières volontés s’effondrer. Mise à nue, vulnérable, elle se sent incapable de lutter contre ce manque que lui inspire ce rappel de souvenirs étoilés à ses côtés. ㅡ C’était étrange sans toi … mais j’ai fait de mon mieux pour la passer en sécurité. L’aveu lui brûle les lèvres, pour elle qui se décide à ne plus se cacher derrière les silences et l’absence. Elle relève brusquement la tête lorsqu’il évoque des adieux, et l’idée lui arrache les couleurs aux joues. ㅡ Non je ne veux pas… jamais. Sans le quitter des yeux, ses mains s’accrochent à ses vêtements, son corps se rapproche contre lui qui s’adosse au mur. Elle voudrait pouvoir lui raconter tout ce qu’il s’est passé, le harcèlement et ce sentiment de culpabilité qui ne la quitte pas, mais étrangement elle estime que ce n'est pas la priorité. Qu'elle aimerait d'abord surtout lui faire comprendre à quel point il lui a manqué. ㅡ Est-ce que je peux t’embrasser ? Hésitante, sans trop savoir s’il acceptera, elle approche délicatement son visage et frôle délicatement son nez au sien. Pour mieux l’aimer, lui donner son éternité.