chapitre 2 : fêter le nouvel an - sixtine

Les mots qui glissent sous ses doigts, personnage fictif qu'il a crée, pour savoir, pour nourrir son cerveau d'informations nouvelles concernant Sixtine puisque cette dernière semble bornée dans cette idée saugrenue de l'ignorer. L'idée qui lui semble lumineuse depuis l'début, loin d'y voir une forme malsaine de manipulation. C'est pourtant bien l'cas mais tout les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Aucune culpabilité pour lui tordre les entrailles. Retomber dans les travers de sa personnalité à double tranchant : adorable et terriblement abruti en même temps. Quittant la soirée à laquelle il était, il s'rend pourtant à time square, la clope au bec et le sourire aux lèvres quand il songe au fait qu'il va la voir. Pas d'excuses à fournir à ceux avec qui il a démarré cette nouvelle année. Il s'contente de prendre ses jambes et filer vers son avenir. Parce que c'est elle, personne d'autre. Si elle décidait de mettre un point final à ce "eux", il ne s'en remettrait pas. Il ne parviendrait pas à reconstruire un avenir avec une autre. Elle. Son âme sœur. Son tout.

Quelques étapes plus tard, marche, bus, le voilà qui se faufile au milieu de la foule de gens hystériques, tous en train de se câliner et s'embrasser alors qu'ils s'entretuaient une semaine plus tôt. Monde devenu fou. Cigarette qu'il jette au sol, les mains dans son manteau, il la cherche des yeux. Le palpitant qui s'emballe quand il l'aperçoit, maquillée et sublimée pour l'occasion. Lèvre qu'il mordille, restant quelques instants à admirer sa beauté. Réduisant l'espace entre eux, il pousse quelques individus sur son passage pour la rejoindre. Dans son dos, il vient glisser jusqu'à son oreille. Bonne année Clochette. Quel hasard n'est ce pas ? Non. Il savait exactement où la trouver, elle est là tous les ans en même temps et son faux compte avait confirmé sa présence ici. Sourire qui s'élargit alors que son nez s'éprend de l'odeur qui émane de la jeune femme. Elle parvient trop facilement à le mettre dans tous ces états. Tu es seule ? qu'il demande simplement même s'il connait déjà la réponse à cette question. Elle l'est, elle a rendez vous avec lui même si elle ne le sait pas. Il ne lui dira jamais, que ce drunkcactus n'est autre que lui même. Lui qui n'a jamais vraiment eu l'intention de la rencontrer sous ce nom.

Sixtine était revenue de l'Alaska dans la matinée du samedi 30 décembre et, n'était pas totalement ressortie de chez elle depuis. En réalité, une fois rentrée à la maison, cette dernière s'était glissée dans un bain bien chaud puis était partie faire la sieste étant donné qu'Oscar, supposé venir chercher son zippo, avait eu un empêchement.
Il y avait quatre heures de décalage horaire entre Anchorage et New York, ainsi qu'environ huit heures de vol à l'allée et sept au retour... Sixtine était fatiguée par son voyage express alors, autant dire que ne pas pouvoir rendre son briquet au Donovan... elle l'avait vu comme un signe sacré. Toutefois, le 31 au soir, cette dernière avait passé pratiquement l'après-midi entière à se choisir une tenue. C'était la première fois qu'elle allait rencontrer son match adopt en vrai. Ce qu'elle ne savait pas ? C'était qu'il s'agissait d'Oscar... sous couverture. Enfoiré.
23h, au beau milieu de la foule, à siroter son champagne pour s'éviter d'être déjà torchée avant d'avoir eu le temps de le saluer.
23h30, à le chercher du regard, ne s'étaient-ils pas donné rendez-vous à minuit ? Peut-être qu'il s'trouvait là, dans le coin.
23h45, toujours aucun signe de lui et... aucune réponse sur son téléphone. Le verre qui se vide, lentement mais sûrement.
23h55, plus que cinq minutes avant de passer en 2024... Peut-être lui avait-il posé un lapin ? Un sourire un peu triste sur son visage. Dommage. Tant pis.
00h00, bonne année. À enlacer des inconnus et leur souhaiter le meilleur. À trinquer avec sa voisine et boire un autre verre d'une traite. Que le second et, toujours sur ses pattes.
00h20, la foule qui se disperse un peu pour remplir les bars aux alentours.
00h35, "Bonne année Clochette", de quoi la faire sursauter et planter ses ongles dans l'avant-bras d'Oscar.

― Putain tu m'as fais peur, j'étais prête à t'assommer avec mon verre et sortir mon taser. qu'elle s'était exclamée, parcourue de frissons, avant de pivoter sur ses escarpins pour lui faire face. Elle avait mal aux pieds dedans mais, se sentait plus grande et... terriblement plus séduisante comme ça. Faut souffrir pour être belle il paraît. Hm. Bonne année à toi aussi, qu'est-ce que tu fais là ? avait-on pu ensuite l'entendre déclarer d'une voix un peu plus forte à cause du brouhaha autour. Non, enfin là oui mais j'attends quelqu'un. Son date. Qu'elle n'attendait plus vraiment en vérité mais... sait-on jamais qu'il ait eu un soucis dans les transports ? Times Square un soir de nouvel an, c'était impossible d'y naviguer facilement.
Ses yeux s'étaient alignés avec les siens un instant puis, d'une gorgée supplémentaire, elle s'était écartée d'un pas. Oublie pas d'venir chercher ton zippo chez moi. C'était pas une invitation à venir chez elle mais, à récupérer son truc, à ne pas mélanger.

Ces derniers jours lui donnent le sentiments de revivre, Sixtine qui tolère sa présence, y'a même eu c'coup d'fil égaré au milieu des bouteilles d'alcool. Cet amour déclaré qui lui a redonné l'espoir d'un jour être pardonné. Y'a pas qu'le côté amant qui lui manque -même s'il commence à en avoir marre de se palucher sous la douche pour combler- mais quand elle est partie, il a aussi perdu sa meilleure amie, celle à qui il confiait plus de choses qu'elle ne le croit. Parce que si ce n'est pas l'type le plus bavard du monde, elle est assurément celle avec qui il arrivait le plus facilement à faire un pas et dire les choses. Ses ongles se plantent dans son bras et il sursaute à son tour. Aie. Pour une fois, il ne la dépasse pas de trois têtes, ces escarpins qui font un travail incroyable sur sa silhouette. Ce qu'elle peut être jolie. Ce qu'elle peut réveiller sa libido en deux secondes, surtout avec ce genre de tenue. Non parce que contrairement à ce que la légende urbaine laisse penser, Oscar n'est pas l'genre à se jeter sur tout ce qui a un cul et des seins.

Elle s'est faite belle en tout cas... Pour lui ? Cette idée lui déplait. Cette idée le laisse songeur une seconde. Pris à son propre piège, il a voulu jouer avec un faux compte et maintenant il en devient jaloux de lui même cet abruti. ah oui ? qui ça ? Quel con. Il le sait. Bien sur qu'il le sait parce que c'est son alias qui lui pose un lapin pour laisser le filet se refermer sur elle. Soirée à laquelle il s'ennuyait ferme qu'il a quitté d'son côté, si c'était pour pour voir son meilleur pote, y'aurait d'autres occasions, ces deux cons ne passent pas une semaine sans se retrouver. C'était d'jà l'cas avant que lui et Sixtine se séparent, Frasco était toujours fourré chez eux, quand il n'était pas en train de fourrer quelqu'un d'autre. j'peux attendre avec toi ? qu'il souffle contre sa peau, leurs deux corps dans une proximité folle puisque la foule force à ça. Mais elle s'éloigne, elle s'écarte de lui. Regard qui ne la quitte pourtant pas. ce soir ? En plus, il la raccompagnera dans le même temps, parce qu'on ne sait pas quel taré peut trainer en ville dans ce genre de soirée. Après tout, il y a bien des types qui viennent pourrir ses dates quand elle en sort pour qu'elle reste bien célibataire comme il faut. Il a de l'espoir s'il pense qu'elle va dire oui mais il tente sa chance, sais t-on jamais. Sur un malentendu. ou dans la semaine si tu préfères ? qu'il dit avant de venir lui piquer son verre des mains et en prendre une gorgée, ça lui fera toujours ça de moins à elle dans le gosier.

L'Ex Donovan - si on pouvait réellement lui en accorder le titre - s'était attendue à tout sauf à ce que son mari ne se tienne dans son dos pour lui souhaiter la bonne année. Times Square était toujours un endroit bondé la nuit et, au nouvel an... c'était même encore pire. Comment était-il parvenu à la localiser au beau milieu de tous ces gens ? Est-ce que c'était sa chevelure blonde mythique ? Est-ce que son nom était marqué au dessus de sa tête et qu'elle ne le voyait pas ? À deux doigts de perdre l'équilibre sur ses échasses à cause de l'alcool et de la surprise. Pour une fois, elle ne le laissait pas la dominer de plusieurs têtes. Pour une fois, elle était presque aussi grande que lui - bien que la nature ait décidé d'être outrageusement généreuse avec Oscar en ce qui concernait... les tailles. Toutes les tailles.

― Tu l'connais pas. qu'elle avait répondu sur la défensive tout en faisant mine de chercher autour d'eux alors que, très clairement, c'était un peu peine perdue à une heure pareille... Demain, Cactus allait avoir droit à ses premières remontrances. Ça, c'était sûr et certain. Tu... peux, ouais ? Mais t'as pas intérêt à jouer les gorilles. avait-elle ajouté sur un ton de méfiance. Il n'était pas question qu'il lui fasse peur. Enfin... Comme s'il allait s'effrayer tout seul... Enfoiré. Ce soir ? Genre là maintenant ? Ou tu parles du soir du 1er ? Parce que même si minuit était passée, elle ne considérait pas qu'il était le matin. Dans la semaine. J'ai prévu d'aller boire avec la personne que j'attends. J'serai pas rentrée avant au moins cinq heures du mat'. Et d'ailleurs en parlant de picoler... Ce dernier s'était autorisé à lui piquer un peu de sa boisson. Chose qui ne lui avait pas plu du tout. Hé ! J'ai jamais dis que je partageais ! Ca coûte un rein en plus. Ils ont doublé les prix. Pis j'croyais que t'étais trop sage et rabat joie pour boire. Rends moi ça. Misère à la personne qui osait lui voler son alcool... Fallait être suicidaire tiens.
Ce qu'elle n'avait pas prévu en revanche ? C'était si son date n'arrivait pas. Ce qui allait être le cas puisque... 45 minutes de retard c'était vraiment se foutre de sa gueule. Comment se dépatouiller de là ? J'peux attendre seule sinon ça ira. T'embêtes pas pour moi et vas t'amuser. Est-ce que c'était assez clair et poli ?

Quelle meilleure façon de commencer l'année qu'avec la jolie Sixtine. Les fantômes de cette relation au passé qui errent en silence. Ceux qui font obstacle à un futur à deux. Oscar qui continu d's'y accrocher. Le tourbillon qui l'avait laissé mourant quand il a pensé ne serait qu'une seconde qu'elle puisse ne pas le pardonner. Cette épreuve qu'il aimerait voir comme un moyen de renforcer leurs unions. Mais c'est facile pour lui. Bourreau et non victime. Revenir dans la danse endiablée qui les caractérise est plus simple. Détermination qui ne failli pas. Chaque geste, chaque pas dans sa direction est prémédité, comme dans un plan machiavélique qu'il échafaude pour qu'elle retombe dans ses filets. Et parfois, il a l'impression que ça marche. Parfois, il a l'impression qu'elle pourrait se laisser aller à lui donner une seconde chance. Il va attendre et quand à nouveau une possibilité lui sera offerte, il fera absolument tout pour ne plus la perdre.

Epaules qui se haussent quand elle précise qu'il ne le connait pas. Si elle savait bordel. Si elle savait. Elle pense sincèrement que si un mec se pointait vraiment pour la rencontrer, il sera capable d'agir en homme mature et ne pas marquer son territoire façon homme préhistorique ? Bien sur que non. Oscar a toujours détruit les individus qui voulaient se mettre entre lui et elle. Oscar -contrairement à Sixtine- est un grand menteur, manipulateur doué de ces mots et ces gestes. L'avantage de la connaitre sur le bout des doigts. Promis. qu'il lâche avec un sourire, les doigts croisés derrière son dos. Une promesse qui sera facile à tenir puisqu'il sait pertinemment que personne ne viendra. maintenant. qu'il vient glisser contre son oreille, un pas qui le rapproche d'elle. tu m'le dis pour me rendre jaloux ? Eux, c'est un infini. Jamais leurs histoires ne pourra se terminer, pas dans la tête d'Oscar en tout cas. Si vraiment elle souhaite se débarrasser de lui, il faudrait qu'elle se montre plus convaincante. Persuadé qu'ils sont spéciaux tous les deux. Il reste stoïque les bras qu'il vient croiser sur sa poitrine après avoir piqué dans son breuvage. j't'en paye un autre ? tout est bon pour trainer dans son sillage d'après lui. et s'il ne vient pas ? Regard dans le sien, il ajoute : passe la soirée avec moi. ses iris brillent, l'étau qui se resserre doucement autour d'elle.

Le destin faisait quand même sacrément bien les choses... Si l'on ne prenait évidemment pas en compte que le Donovan l'avait manipulé comme le plus grand génie du mal de leur génération. Et Sixtine ? L'alcool dans ses veines l'avait empêché de se poser les bonnes questions. Comment ? Pourquoi ? Il aurait pu être n'importe où ce soir là. Avec n'importe qui.
Mais c'était ici, sur Times Square et avec elle, qu'il se tenait.

― Promets pas c'que tu peux pas garantir. qu'elle avait roulé des yeux, le connaissant beaucoup trop bien pour croire ne serait-ce qu'une seconde qu'il garderait sagement sa langue dans sa poche... Enfin, encore et toujours sans avoir dans l'équation qu'il était Cactus. Donc... si... pour une fois, sa promesse il allait la tenir. Je t'entends très bien de là où t'es ! Des frissons s'étaient déversés sur le long de sa colonne vertébrale. Sa voix dans son oreille... C'était mortel. Elle en avait même vacillé une seconde fois. J'te le dis pour qu'tu sois pas surpris, c'est tout. s'était-elle exclamée ensuite, récupérant son précieux verre... vidé de moitié. Nan, ça va aller. J'peux pas me mettre une race avant qu'il arrive, ça serait pas gentil et... ça serait d'la triche. Au moins, elle était franche. Elle lui disait qu'il y avait quelqu'un d'autre et ce qu'ils allaient faire ensuite. S'il ne vient pas... bah c'est un gros con. Il l'était déjà. Elle était déjà triste et déçue qu'il ne se soit pas pointé à minuit... Là ? Ses espoirs s'étaient juste envolés. Elle faisait simplement l'actrice de cinéma pour qu'il s'en aille. Chose qu'il n'avait pas l'air de vouloir exécuter en dépit de ses nombreux signaux. Quoi ? Avec toi ? Pourquoi faisait-elle l'étonnée ? Qui d'autre qu'elle ? Frasco ? Sasha ? Il les voyait déjà bien trop souvent. T'es un emmerdeur Donovan. Un soupire de vaincue sur les lèvres, elle avait avalé le reste de sa coupe d'une traite puis s'était rapprochée d'une table pour la poser dessus. C'est d'accord, mais j'rentrerais chez moi toute seule, j'veux pas qu'tu me raccompagnes. Il était prévenu comme ça. Sixtine voulait placer toutes les chances de son côté pour éviter............. ce qu'elle pourrait regretter une fois le soleil levé. Sors nous déjà d'là. Y'a trop de monde.

quoi ? j'suis capable de me tenir. qu'il dit, un grand sourire sur les lèvres, comme pour confirmer ce qu'elle pense. Bien sur que non, il ne pourrait absolument pas tenir sa langue. Bonheur paisible que de la voir accepter d'lui parler, bouffée rassurante parce qu'elle ne s'éloigne pas en lui faisant un gros fuck. Lui qu'avait jamais arrêté d'l'aimer, pas une seule seconde, pas même quand ses mains étaient sur l'cul de l'autre en vérité. Même si ça semble difficile à croire. Sixtine c'était pour la vie. Il t'plait vraiment c'gars ? Oui, ça l'agace. Un peu. Il sait qu'il n'a rien à craindre et qu'elle ne finira pas la nuit dans les bras d'un autre mais l'idée qu'elle puisse être intéressé par un autre gars pour l'attendre une heure dans la foule a tendance à le mettre hors de lui. Elle qui est censé lui appartenir. C'est écrit dans l'contrat de mariage non ? Bon certes, comme cette histoire de fidélité pour toujours mais quand même. Si un jour elle lui annonce qu'elle a rencontré quelqu'un, il va chialer toutes les larmes de son corps. laisse tomber, il sait pas c'qu'il perd. qu'il renchéri avant de lui proposer qu'ils passent la soirée ensemble "comme au bon vieux temps".

non avec le type là, juste derrière toi ? Oui avec moi. qu'il finit par répondre, taquin. A son regard et ces mots, il comprend qu'il a gagné la bataille, sourire victorieux qui vient se dessiner sur ses lèvres. oui mais un charmant emmerdeur. qu'il ajoute avec arrogance. S'il y a bien une chose qu'on ne pourra pas lui retirer au Donovan, c'est qu'il ne manque pas de confiance en lui. Charisme naturel dont il abuse fortement. t'es sûre ? Tu sais que j'te suivrais de loin d'toutes façons, hors de question que tu fasses la route seule, surtout cette nuit, mais j'peux m'tenir à distance. Il est cash, il ne cache pas son intention et elle aura beau tenter le convaincre du contraire. Il ne dérogera pas à ça.

Il vient saisir la main d'la jolie Ryder et frayer un chemin pour les deux tourtereaux au travers de la foule. Les gens qui se déplacent assez facilement quand il s'pointe devant eux. Carrure qu'il a toujours eu imposante, nature qui l'a gâté même si ces séances de sport hebdomadaires y contribuent fortement. Ils arrivent finalement dans un coin plus calme et il relâche son emprise contre ces doigts à contre coeur. on va danser ? qu'il dit dans un sourire avant d'avoir une ampoule qui s'allume dans l'fond de son crâne. ou on va au red circle (oui, ce nom est inventé). Bar non loin de leurs ancien domicile qui propose du karaoké. Ils en ont passés plusieurs des soirées là bas dans le passé. Il vient la fixer avec une mine chaleureuse, comme si son visage parfait allait suffire à la convaincre de le suivre dans ses conneries.

Cela faisait des années qu'ils se connaissaient, pour ne pas dire presque depuis le berceau... Elle le savait donc très bien la Ryder, que son Oscar n'était pas le genre à garder ses mains dans ses poches et ses deux lèvres scellées. Lorsqu'ils étaient petits et seulement amis, il ne laissait jamais personne les approcher. Et quand c'était le cas, il faisait tout pour que Sixtine ne regarde que lui... Chose qui, en soit, n'était pas vraiment compliquée puisque... la blonde n'avait toujours eu d'yeux que pour lui. Elle se souvenait encore de la fois où un gars de la 5ème B lui avait apporté un bouquet et demandé de venir au cinéma avec elle. Et elle se souvenait aussi de la manière dont le Donovan avait balancé les fleurs à la poubelle sous son nez. Ou encore la fois où elle s'était battue avec un seconde qui avait soulevé sa jupe et qu'il s'était occupé de lui foutre la trouille de sa vie juste derrière - avant de recouvrir ses plaies avec des petits pansements ornés de nounours. Ouais... Toujours sur ses basques le Donovan. Pas foutu de rester spectateur.

― Et si c'était le cas, hm ? Sûrement qu'il en ragerait pendant des semaines. Sauf que... même si Cactus était quelqu'un de très gentil et avec qui il était facile de parler, l'un comme l'autre avaient un dénominateur commun qui les empêchait un peu d'aller au delà d'une simple amitié. Ou du moins, pas sans avoir pris le temps de poser les choses à plat et d'être sûr d'avoir tourné la page. Lui, il avait elle. Elle, elle avait lui.
Enfin. En théorie. Parce que du coup, comme il s'agissait d'Oscar... beh c'était bidon. Ou... peut-être pas tant mais... Pas ce qu'elle croyait en tout cas. C'est juste un rendez-vous entre potes pour apprendre à se connaître et s'amuser. Comme c'est l'nouvel an. Sortie qu'elle pensait innocente... Il a du avoir un empêchement j'sais pas. Entre le soir de la purge et aujourd'hui... Ca commençait à faire beaucoup. Jamais deux sans trois qui plus est. C'est bien parce que j'ai pas envie d'être seule un soir de nouvel an. Elle qui avait observé les autres se bécoter au décompte... Au milieu de la foule, avec son verre pour pleurer. J'suis une grande fille. J'prendrais sûrement un uber. Si ça pouvait le rassurer........ bien que des histoires sordides de chauffeurs pervers faisaient pas mal le buzz dernièrement sur les réseaux sociaux. Argh. Elle n'allait donc réellement pas pouvoir lui échapper ? Je te préviens, tu rentreras pas chez moi. Pas une deuxième fois ! Parce que celle là... y'avait pas des déglingués dehors qui voulaient s'en prendre à lui. Rien pour l'obliger à l'héberger.
Mais bref. Pour l'instant, ils n'en étaient pas là. Pour l'instant, il fallait quitter cette maudite place bondée et... quand le Donovan l'avait attrapé par la main ? Elle avait senti ses tripes faire une chute libre. Descente d'organes. Ou troupeau de papillons libéré d'un seul coup de leur cage. Bordel. Des picotements dans le bout de ses doigts. De la sueur au creux de ses paumes. Précisément pour cette raison qu'elle voulait s'en tenir loin. Son cerveau avait beau dire non, son corps continuait de réagir trop violemment à son contact. Même 4 ans après. Pire. Comme en manque. Comme excité à l'idée de retrouver ces sensations là après tout ce temps. Foutu corps. Foutu coeur. Si j'danse là de suite, j'ai plus d'pieds d'ici vingt minutes. Ses escarpins n'allaient pas l'épargner. Elle sentait déjà le dessus lui scier la peau et l'arrière lui créer des ampoules. Le Red ?? Ca existe toujours ?? J'pensais qu'ils avaient fermé ! Ce qu'elle aimait cet endroit ! Ça lui rappelait tellement de souvenirs... De cours séchés pour venir s'y détruire la voix. De chansons à massacrer. De baisers dans l'obscurité entre deux musiques mielleuses - et le gérant qui se faisait un plaisir de leur rappeler qu'ils étaient trop jeunes pour ces choses là et qu'ils feraient mieux de rentrer chez eux avant qu'il n'appelle leurs parents. La nostalgie pouvait se lire dans son regard. Ca pétillait. Oui, on y va. J'te suis.  Trop d'enthousiasme dans sa voix. Et il n'avait suffit que de ça, au Donovan, pour refermer son piège sur elle. Un sac de souvenirs. Une opportunité. Elle seule. Eux seuls. Rien que tous les deux.

Instinct protecteur ou jalousie excessive, sans doutes que les deux jouent un rôle prépondérant dans son comportement. Impossible pour lui de se tenir à distance, malgré les revendications de la blonde. Dégringolade assurée, l'myocarde qui abuse. Tant pis, il continuera d'aller contre et de la protéger envers et contre tout, dépassant clairement les limites de l'entendement. Passé qu'il ne veut pas effacer, parce qu'elle l'a adoré pour sa façon de la protéger. Après tout, elle l'avait bien aimé un jour, même s'il a toujours pensé que c'était un foutu malentendu, la magie peut opérer à nouveau. Oscar qui n'est pas prêt à tirer un trait, à dire au revoir. Il persiste, encore. Quitte à s'montrer lourd. Jamais rassasié d'elle. Peur primale qui gronde à l'intérieur, celle de l'avoir perdue pour toujours, alors il s'accroche à l'espoir microscopique qu'elle lui laisse. Tant que Sixitine persiste à entretenir un peu de flou, il ne la lâchera pas. ça m'tuerait. qu'il répond, ses orbes qui viennent s'ancrer dans les siennes. alors tant mieux pour moi. arrogance qui gronde, sourire qui file sur son visage. Content d'entendre que son plan machiavélique semble porter ses fruits. De toutes manières, elle ne l'apprendra jamais qu'il est aussi ce présumé Drunkcactus. Ce que l'on ne sait pas ne peut pas nous faire du mal. Lui échapper ? Elle est même pas cap d'y arriver. ok, j'rentre pas. qu'il dit, les deux mains en l'air, signe de reddition même s'il compte bien tenter ce qu'il peut ce soir pour qu'elle vienne à changer d'avis.

La foule dont ils s'éloignent pour rejoindre un coin plus tranquille. Sa main dans la sienne pour la sortir de ce pétrin. Et oui, il a clairement profiter de sa demande pour venir la toucher. Vague de chaleur qui lui serre la poitrine. Elle lui manque. Tellement. pourquoi t'as mis des talons aussi hauts aussi ? Il le sait, silhouette sublimée tout simplement. Elle voulait lui plaire à ce point à l'autre ? Sa deuxième proposition qui tombe à pic, comme par hasard, les méandres du passé qu'il utilise pour lui donner envie. Piège qui se resserre contre la pauvre biche sans défense. Elle qui tombe les deux pieds dedans. oui, on y est retourné une ou deux fois avec Frasco. dans l'espoir de t'y croiser. La voir si enthousiaste à l'idée de passer une soirée en sa compagnie le comble de joie. Il la regarde une seconde, s'attardant sur chaque trait de son visage. Il lui tourne le dos, un regard à la dérobée. monte, j't'emmène jusqu'au métro. qu'il dit en pointant son dos. On voudrait quand même pas qu'elle se fasse mal aux pieds.

Entre eux, c'était foutrement chimique. Rien qui ne puisse être comparé à de l'eau et de l'huile dans un même récipient - même si Sixtine, pendant longtemps, s'était efforcée à ce que cela soit le cas. Elle et lui ? Il suffisait d'une étincelle pour que les flammes ne jaillissent à au moins dix mètres au-dessus de leurs têtes. La Ryder le détestait pour ce qu'il avait osé lui faire. Elle en avait perdu confiance en elle mais aussi en les autres. Toutefois... Y'avait son cœur dans sa poitrine qui ne mentait pas. Trop de temps à ses côtés pour être capable de le faire taire. Trop d'événements affrontés à deux pour faire comme si rien de tout ça n'était arrivé...

― Pft, baratineur va. qu'elle avait roulé des yeux de manière théâtrale même si, un pincement dans sa poitrine lui avait donné le vertige pendant quelques secondes. À ce point ? Ou se moquait-il d'elle en disant une chose pareille ? La blonde s'en était mordue l'intérieur des joues pour se concentrer ailleurs que sur la chaleur qui menaçait de les teinter en rouge. J'me ferais tout p'tit si j'étais toi. Parce que j'peux très bien changer d'avis. s'était-elle finalement exclamée après avoir constaté que son caractère de petit péteux était toujours au rendez-vous. Il avait très franchement de quoi se vanter, qu'on s'entende, toutefois... Ca n'en demeurait pas moins agaçant pour la jolie New-Yorkaise.

― Hm, j'crois que c'que j'vois. Parce que même si ça faisait 4 ans, elle le connaissait. Les yeux plissés et posés sur les mains qu'il avait levé - elle allait attendre de voir au moment venu. En tout cas, pour l'instant, c'était au Red qu'ils allaient. Parce qu'elles m'ont coûté une blinde et que j'voulais éviter d'me noyer au milieu des gens et d'leurs téléphones au moment du décompte. La mythique boule de Times Square qui descendait en même temps que les cris des uns et des autres "trois... deux... un... BONNE ANNÉE !". Ouais, pas du tout pour plaire... (ou presque). Peut-être juste à elle. Dans son miroir. Sur ses photos. Que son match Adopt puisse en profiter n'était que du bonus. Ha. avait-on pu l'entendre dire dans son dos à propos de Frasco alors que leurs mains étaient toujours liées. Parler de lui ? Très mauvaise idée ! Parce que Frasco voulait dire... Sasha.
Cependant, heureusement pour elle (et aussi pour lui), pas le temps de s'attarder plus que ça là-dessus. Quoi ? T'es sérieux ? Ses yeux s'étaient de nouveau écarquillés - comme une gamine. Comme avant quand il lui offrait son dos en rentrant de l'école parce qu'elle avait mal aux pieds (ou faisait semblant). J'te préviens, il risque d'y avoir quelques pots d'glace qui s'sont glissés entre temps. Fallait pas s'leurrer. Elle était fine Sixtine mais, la bouffe post rupture ? Un refuge... Madee ne lui avait pas laissé l'choix non plus d'ailleurs. Son adorable voisine, le genre à offrir de la nourriture tous les quatre matins.
Elle s'était donc déchaussée pour les tenir dans ses mains puis, elle s'était hissée - en priant pour que sa robe ne remonte pas au dessus de ses miches en cours de route bien sûr...
J'avais oublié la vue d'ici. Purée l'oxygène qu'on respire est carrément mieux. Bah ouais... Oscar il était quand même immense. 1m96. Face à son mètre soixante-huit... y'avait du chemin.
Ses bras s'étaient même instinctivement passés autour de son cou et son menton s'était posé sur l'une de ses épaules.
Est-ce que son cœur tambourinait dans sa poitrine ? Oui. Et elle espérait pour qu'il ne le ressente pas bien que, plaquée comme ça à lui... Peu de chances. Que pourrait-il se passer de pire sincèrement ? Un courant d'air ? Oh non. Par pitié.