ses yeux s'ouvrent sur un nouveau monde, fille unique de parents ayant enfin leur enfant miracle, après des années à tenter d'avoir un enfant. et tout va bien, pour un temps. la famille brille de la perfection de leur vie, jusqu'à ce qu'un diagnostic fracture cette jolie peinture. bitna a un an lorsque sa mère apprend de sa vie écourtée. et sans traitement possible malgré les dizaines de médecins consultés, il n'y a qu'une attente à venir, une course contre la montre, contre le temps laissé à cette petite famille de profiter de sa présence. mais à voir la positivité de ce que le monde a à lui offrir, elle ne s'est pas effondré, trouvant à la place la force de vivre chaque jour comme si c'était le dernier, pour profiter de sa famille avant de les quitter. elle tiendra un an et demi avant de s'éteindre, sous la promesse de son mari d'offrir à leur fille le meilleur possible.

trois ans et elle pose le pied à new york pour la première fois. à quitter wonju, à quitter tout ce qu'elle a pu connaître, son père tentant de laisser le passé dans le passé et d'avancer, de lui permettre d'avoir une meilleure chance en amérique. elle grandira à new york, sa maison, la grosse pomme qu'elle ne voudra quitter pour rien au monde. elle aime son petit monde, nemesis. malgré les défauts, elle s'efforce à y voir le positif, le meilleur de ce qu'on peut lui offrir.

gamine aux mille et un rêves, à vouloir toucher à tout, les yeux brillants de toutes les possibilités qu'elle peut toucher du bout des doigts. elle a eu l'occasion d'essayer bien des choses, nemesis. mais rien ne l'a marqué comme la photographie a pu le faire. de ce hobby qu'elle traîne derrière elle depuis qu'elle a cinq ans, tout a commencé de cette vieille caméra donné par son père. elle en a passé du temps, la gamine, à prendre des photos à travers la ville. jamais laissé de côté, à toujours vouloir capturer les moments les plus importants, elle a grandi avec l'oeil derrière le viseur.

elle s'est retrouvée amoureuse dans le plus grand des clichés. une histoire d'adolescents ayant le coeur qui s'accroche à l'autre, après des années à se connaître. nemesis n'a jamais vraiment mit le doigt sur le moment exact où son coeur s'est décidé sur haz, elle a l'impression de toujours l'avoir aimé, que ça a évolué avec le temps, jusqu'à ce qu'ils se mettent ensembles. elle ne s'est jamais posé de questions, elle était heureuse avec ce qu'elle avait, à ne jamais avoir pensé à changer quoi que ce soit, avant qu'il ne ramène le sujet. polyamorie. pour certains, ça peut créer des tensions, des refus, la fin d'une relation. pour nem, ça a été une surprise, un nouveau monde dans lequel elle a été plongé, de questions posées jusqu'à ce qu'une réponse soit donné : l'acceptance. à ne pas s'inquiéter, au contraire, à comprendre qu'il y avait une surcharge d'amour à donner, qu'elle n'allait pas être délaissé. pourtant, elle peine à s'accrocher émotionnellement aux autres. peut-être est-ce la réserve qui l'empêche de se laisser tenter ou peut-être est-ce le fait qu'elle n'a pas encore rencontré une personne mouvant sa vie comme haz le fait.

mélancolie persistante, amertume aigre-douce, une part d'elle s'attarde dans les vestiges du passé, incapable de passer à autre chose. à fermer les yeux, elle arrive à se souvenir de cette nuit comme si ça s'était déroulé quelques heures plus tôt. elle a encore souvenir des frissons la secouant, de son palpitant cognant contre sa poitrine, de la peur qui glaçait son sang. elle ne devait pas être là, mais l'inconscience s'est emparé d'elle, à voir les heures s'avancer sans que son père ne pose le pied dans le petit appartement qu'ils habitaient, dans le queens. et nemesis n'a jamais pu effacer les cris de son père, elle n'a jamais pu effacer les rires gras de ces gens ravageant la petite boutique d'antique que son père tenait. et elle y a laissé une petite partie d'elle, une fraction de son âme solaire, pour être remplacé par une rage insoutenable. à plaider d'y retrouver les coupables de sa vie détruite. contre la purge, mais aussi neutre, la vengeance tenant une main de fer à ses ambitions.

on l'appelle nemesis, de son surnom nem. ;; elle amène sa caméra partout avec elle, n'parvient pas à s'en séparer ;; elle aime cuisiner et pourrait manger de la soupe en plein été ;; passionnée de fashion, elle en a fait des études mais ne s'est toujours pas trouvé de boulot. elle s'efforce à créer des collections dans son studio, crée des vêtements pour tous ceux qui l'entoure, crée ses propres vêtements lorsqu'elle en a le temps ;; peut sembler faible, mais elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, il ne faut pas la sous-estimer.